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La Rochelle : la vase polluée est à recycler

Publié le 29 août 2016 par Blanchemanche
#LaRochelle #vasepolluée
Publiéle 29/08/2016  par Sudouest.fr

La drague continuera de rejeter en mer les sédiments autorisés. Tous les autres seront asséchés à terre

La drague continuera de rejeter en mer les sédiments autorisés. Tous les autres seront asséchés à terre© ARCHIVES PASCAL COUILLAUD

 Un centre de valorisation des sédiments occupera 5 hectares à terre, en 2018. Il va y avoir une enquête publique d’un mois à compter du 26 septembre


L'installation d'un centre de valorisation des sédiments est envisagée sur le site de La Repentie, dans l'enceinte du Grand Port maritime.
Ce projet est porté par l'autorité portuaire de la Pallice, en lien avec les collectivités concernées par le dragage des ports, chenaux, et le curage de bassins d'orage. Objectif : installer une filière de recyclage des vases et boues trop polluées pour être rejetées au large. Pour ces produits et eux seuls (lire par ailleurs), le traitement s'organisera à terre. En bout de cycle de transformation sera disponible un remblai valorisable sur les chantiers de terrassement, comme sous-couche de terre-pleins ou merlon antibruit.

Bientôt une enquête publique

Le Grand Port est prêt à engager un million d'euros pour construire le centre. Mais à la condition, prévient en substance Bernard Plisson, son chargé de mission développement durable, qu'il y ait la garantie de disposer de volumes suffisants à traiter. Cela suppose que le port de commerce soit retenu par les collectivités dans le cadre d'appels d'offres qu'elles prévoient d'engager (en principe à la fin de cette année) pour l'élimination de tels sédiments.Quoi que donne cette consultation finale, la procédure d'autorisation, elle, suit son cours. Dans l'idéal, elle débouchera sur un arrêté d'autorisation d'exploiter du préfet, puisque le centre relève de la réglementation sur les installations classées. Le dossier sera donc soumis un mois à l'enquête publique, à compter du 26 septembre prochain.Dans le paysage rochelais, trois sites sont connus pour la mauvaise qualité de leurs sédiments. De fait, ils ne sont pas dragués, faute de solution locale. Il s'agit des vases du bassin des Chalutiers, notamment celles qui, aux abords du slipway, sont chargées de l'ivraie produite autrefois par les opérations de maintenance des chalutiers. Ce sont aussi les vases du bassin à flot de la Pallice, que le chantier naval et la réparation de navires de commerce, mais aussi les activités militaires liées à la base sous-marine, ont chargées. Enfin, il y a les boues des bassins d'orage de l'agglomération où finissent les eaux de ruissellement lors des fortes intempéries.

100 000 m³ à traiter

« Les normes pour le rejet de la vase en mer se resserrent. Le niveau à partir duquel un sédiment est considéré comme pollué ou non s'abaisse d'année en année. Cela rend à juste titre impossible les immersions de vases qui présentent des impacts chimiques, explique Bernard Plisson. La création du centre de valorisation est aussi justifiée par la sensibilité spécifique de notre littoral, avec ses cultures marines. »Tous sites confondus, le volume de ces sédiments indésirables approche les 100 000 mètres cubes, dont 30 000 dans le bassin à flot de la Pallice. Un chiffre à rapporter aux 200 000 mètres cubes dragués annuellement par le Grand Port pour préserver la qualité de ses accès nautiques, ou aux 6,5 millions de mètres cubes dragués par le port de Bordeaux pour entretenir le chenal d'accès de la Gironde.La technique retenue pour le projet rochelais s'inspire d'un procédé déjà opérationnel à Dunkerque. Les sédiments - transportés par camion ou envoyés depuis la drague par une canalisation - seront déversés dans de grands bassins de décantation. Après égouttage et trituration, ils atteignent le dessèchement recherché. Le matériau reçoit alors de la chaux ou du ciment, selon la consistance recherchée. En parallèle, la qualité de l'eau récupérée lors de ce cycle est testée. Elle suit aussi son propre parcours de purification avant d'être rejetée en mer.La capacité de l'installation est de 20 000 à 30 000 mètres cubes par an. En théorie, trois à quatre ans seront nécessaires pour assécher les vases identifiées, sans parler d'autres marchés potentiels. Si la procédure est fluide, le centre pourrait être opérationnel en 2018.Quels polluants dans la vase ?C’est au pied de la tour du Lavardin, entre l’entrée de la baie de La Rochelle et le phare de Chauveau que sont rejetés en mer les sédiments dragués au port de commerce de La Rochelle et dans le chenal d’accès au Vieux Port. Pour être ainsi « clapées » en mer, ces vases ne doivent pas dépasser les seuils de polluants fixés par la réglementation, un cadre qui se resserre toujours davantage », relève Bernard Plisson.Deux familles de polluants sont recherchées dans les analyses. D’une part, les polluants organiques, famille dans laquelle se trouvent les hydrocarbures, les hydrocarbures aromatiques polycycliques (ils s’accumulent tout au long de la chaîne alimentaire), les tributylétains (aujourd’hui interdits, ils entraient dans la composition des peintures de coques) et les polychlorobiphényles (utilisés autrefois dans les transformateurs électriques).La seconde famille de polluants, ce sont les métaux lourds, plomb, mercure, cuivre, cadmium.Si le centre de valorisation est créé, le clapage restera la règle, et la valorisation à terre l’exception recevable pour les vases les plus polluées. Le coût de valorisation à terre est de 100 € la tonne, contre 20 € la tonne clapée en mer. Si le Grand Port devait valoriser à terre tous ses volumes dragués, il devrait dégager un budget de 20 millions par an. Soit quasiment le niveau de son budget total annuel (25 millions).http://www.sudouest.fr/2016/08/29/la-vase-polluee-a-recycler-2481284-1391.php

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