Thomas Howard Memorial et Dominic Sonic, Les Nocturnes - Saint- Brieuc, Halles Georges-Brassens, le 26 août 2016

Publié le 26 août 2016 par Concerts-Review

Thomas Howard Memorial et Dominic Sonic, Les Nocturnes - Saint- Brieuc, Halles Georges Brassens, le 26 août 2016

Soirée de clôture de la quinzième édition des Nocturnes - Saint- Brieuc, le festival des arts de la rue et de toutes les musiques, proposé chaque été par la Ville de Saint-Brieuc et Saint-Brieuc Animations.

En ce vendredi ensoleillé, la soirée débute par la prestation de la rose Fanfare Électrique qui déambule en musique, tantôt surf, tantôt rock, de la place du Martray vers les halles Georges Brassens.

On a vu des Apaches, des ghostbusters, des skateurs, les cloches de l'enfer et autres bêtes au cerveau fêlé.

Grosse ambiance.

A 21:40' , Thomas Howard Memorial

Un quartet originaire de Guingamp ayant fait la une dans la presse locale pour avoir enregistré l'album live ( à huis clos) ' In Lake' au fond du lac de Guerlédan ( asséché).

Elouan Jégat ( guitare, claviers) actif au sein de son projet Skøpitone Siskø et de Fingers and Cream, Yann Olivier ( chant, guitare), batteur chez The Craftmen Club, Vincent Roudaut ( basse, claviers) et Camille Courtes ( drums) avaient sorti deux EP's avant l'aventure du lac, une petite musique introductive Il était une fois dans l'Ouest précède leur arrivée ainsi qu'un énoncé illustrant la vie de Thomas Howard, alias Jesse James!

Le chef barbu arbore un T-shirt pas neuf des Violent Femmes, tu te dis que c'est un bon signe!

Ils décident d'entamer le concert par le morceau initial de ' In Lake', 'Murder for fun', une plage atmosphérique, chantée d'un timbre crépusculaire, mixant post rock et psychédélisme, tout est dans les ambiances, feutrées , réservées, il n'y a que la basse à vouloir partir en groove.

Déjà plus de six minutes de bonheur!

Démarrage postpunk pour 'Round and round', après quelques effets ebow produits par Elouan vient le chant lancinant et sombre du barbu. Archive et le Floyd rôdent dans le coin, Saint-Brieuc plane.

Vincent et Elouan prennent place derrière leurs claviers respectifs, le brumeux 'Rupture' est lancé.

Un héron s'envolant avec fracas vient troubler les eaux calmes de l'étendue aquatique, une guitare cinglante lui répond, Jean et Louis, que tu n'avais pas aperçus, la brume, pestent dans leur barque, pas moyen de pêcher à l'aise, bordel!

Place au plaintif 'Alive', lacéré, lors d'un second mouvement, par des guitares nerveuses aux sonorités shoegaze.

Le périple se prolonge avec le fulgurant ' Bad things' et le plus ancien 'Nobody knows'.

Une intro surf, un chant frelaté, ' Cruel' est lâché, t'as pas le temps de battre des mains car le sieur C C, d'une frappe agitée, entame ' How to kill kids' , un titre furieux montant ostensiblement en puissance et qui te laisse assommé pour le compte...arbitre, merde, quoi, il a frappé sous la ceinture!

Sur fond de brise marine tiède, un piano amorce ' Ground attack', malgré le titre guerrier tes pavillons réceptionnent une ballade progrock floydienne, c'est à nouveau le bassiste chauve qui donne le signal tandis que son copain répète it's a ground attack, les poilus sortent des tranchées pour en découdre avec un adversaire sournois.

Pas de quartier, Jacques, ça va saigner!

Si ce n'est quelques mercis proférés après 2 ou 3 morceaux,Yann, le réservé, ne nous a pas adressé la parole, du coup il devient disert: c'est la dernière, voici Six pieds sous terre, 'Six feet under' sur l'album,

Tu veux du dramatique, des changements de rythme, de l'abyssal puis une ascension vers des sommets vertigineux, écoute ' Six feet under'.

Comme il le chantait, it's time to go, ils se tirent, pas de bis au programme!

Thomas Howard Memorial, hautement recommandable!

23:10, Dominic Sonic, l'enfant ( terrible) du pays, la légende ayant débuté, à l'aube des années 80, au sein du groupe punk Kalashnikov, le rockeur Frenchie but Chic qui a accompagné les Stooges et dont le premier disque ( Cold Tears de 1989) a fait un tabac, est revenu sur le devant de la scène: un nouvel album, 'Vanités #6', le mec a pondu six plaques en trente ans de carrière solo, on ne peut le qualifier de prolifique, et des festivals ( Francofolies, Vieilles Charrues..), aussi quand il revient dans son département et que le concert est gratuit, tu peux t'attendre à du monde.

Du monde il y eut ( pas mal d'imbibés dans la masse), de l'ambiance aussi!

Pour l'accompagner, rien que du solide, Franck Hamel ( Bikini Machine), Patrick Sourimant ( Bikini Machine) et Romain Baousson aux drums.

Les deux derniers nommés sont les premiers à se présenter sur scène, Frank les suit de près, le chef se pointe 26 secondes plus tard, bien conservé pour un mec de 52 balais, ' All you men' de 1991 est sur les rails, du rock sans fioritures, du vrai, musclé et sexy, c'est ce que les Briochins voulaient, ils sont ravis!

Il ramasse une acoustique pour ' What I'm waitig for', si ta tasse de thé c'est les New York Dolls, Television, le Velvet, tu vas adorer ce titre datant du premier album.

Il enchaîne sur la ballade léchée 'Never learned' , tu te surprends au bout de 2' à fredonner le refrain , ...you never taught me how to love you, you never taught me how to fly..; alors que tu n'avais jamais entendu le morceau auparavant.

' Scared' secoue, les trois pieds nickelés à tes côtés, sifflant un blanc infâme, secouent également, Adèle, la bousculée, n'apprécie pas des masses et quand en trébuchant un des drôles brûle son compagnon avec sa cibiche on risque la castagne généralisée.

Dominic s'en fout et attaque une première rengaine en français, la valse/rock nonchalant 'La loi des pauvres gens' suivie par un rock vitaminé, une belle tranche d'amour filial ' Dad'...daddy, daddy why did you treat me so bad...

Seconde plage en roman, ' J'en fais des longueurs' .

Quoi, Benoît, ça sonne Plastic Bertrand... ben, oui, un mélange de punk, de garage, de glam et de na na na na's bien putes, ça décoiffe sévère et énerve passablement les éponges dont les orteils trempent dans un liquide jaune pisse.

Après 'Replace the sun', un titre toujours aussi flamboyant, le gars de Dinan propose un cadeau aux plus âgés de l'assistance en reprenant T Rex, '20th Century Boy'.

Après avoir versé une larme pour Marc Bolan, les bougres, qui se marrent comme une colonie de Moby Dick se fichant du harponneur minable, balancent ' Miracles' suivi par le kilométrique ' Fuel' qui achève un set athlétique.

Faudra pas patienter des heures pour la séance de rappels.

Dominic solo, je vous en joue une bien chiante, vous pouvez hurler, ' A s'y méprendre' .

On dirait Capdevielle murmure Gisèle, 38 balais depuis 20 ans, à sa copine.

Les durs reprennent du service, le chef ramasse une resonator, ils se tapent "Gun Called Justice" des Lords of the New Church et ça fait mal.

' When my tears run cold' ne va pas calmer les ardeurs du bon peuple et enfin le sulfureux et noisy ' Acid Sonic' achève la soirée.

Il est minuit trente-cinq, tu évites d'écraser trois ou quatre ivrognes étendus sur le pavé pour tenter de retrouver ton véhicule garé à l'autre bout de la cité .