on peut rêver d’une poésie
au couteau face
à cette bêtise massive
ou bien tenir un non
crispé jusqu’à l’os
et boyaux déglingués
en tête rien d’autre
qu’un désir
une grande gifle de tout
avant de mesurer reprendre
plus tard les comptes attendre
dans l’impasse le moment
le temps est devenu très mince et lourd
sous le rabot à même la peau
des jours
lichen poésie lichen
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Antoine Emaz (né en 1955 à Paris) – De peu (2014)