Quelques citations et réflexions sur le burkini

Publié le 27 août 2016 par Triton95

" Le procédé ingénieux est de faire passer les interdictions municipales de quelques plages pour une mesure administrative nationale visant de sympathiques costumes de bain australiens portés par hommes comme femmes. Il n'en est rien bien entendu, mais le tour de passe-passe consistant à oblitérer la dimension sexiste et idéologique de l'affaire relève de la prestidigitation.
Le résultat c'est que désormais dans certains endroits de France et du Maghreb les femmes non voilées sont minoritaires. Elles sont harcelées, menacées puis acculées elles-mêmes à se voiler... C'est la raison pour laquelle Tunisiens comme Marocains ont interdit le burkini sur certaines plages. "
Lise Bouvet, et Yaël Mellul

" La sagesse, c'est aussi de ne pas répondre à la provocation ", poursuit le maire. Dans l'affaire du burkini, " il y a une grande partie de provocation et de test de la part d'une partie de l'islam qui est radicale et qui cherche (...) à créer un climat de guerre civile ". " J'essaie de regarder comment on peut avancer sur ces sujets " sans " partir du détail ", conclut Jean Leonetti, pour qui cette polémique traduit " des tensions dans notre pays qui sont bien plus globales que de savoir dans quelle tenue on doit se baigner ".

Ce que le Conseil d'Etat a écrit dans son jugement concernant les arrêtés interdisant le burkini :

" Il n'appartient pas au maire de se fonder sur d'autres considérations et les restrictions qu'il apporte aux libertés doivent être justifiées par des risques avérés d'atteinte à l'ordre public.

Il ne résulte pas de l'instruction que des risques de trouble à l'ordre public aient résulté, sur les plages de la commune de Villeneuve-Loubet, de la tenue adoptée en vue de la baignade par certaines personnes. S'il a été fait état au cours de l'audience publique du port sur les plages de la commune de tenues de la nature de celles que l'article 4.3 de l'arrêté litigieux entend prohiber, aucun élément produit devant le juge des référés ne permet de retenir que de tels risques en auraient résulté.

En l'absence de tels risques, l'émotion et les inquiétudes résultant des attentats terroristes, et notamment de celui commis à Nice le 14 juillet dernier, ne sauraient suffire à justifier légalement la mesure d'interdiction contestée.

Dans ces conditions, le maire ne pouvait, sans excéder ses pouvoirs de police, édicter des dispositions qui interdisent l'accès à la plage et la baignade alors qu'elles ne reposent ni sur des risques avérés de troubles à l'ordre public ni, par ailleurs, sur des motifs d'hygiène ou de décence. L'arrêté litigieux a ainsi porté une atteinte grave et manifestement illégale aux libertés fondamentales que sont la liberté d'aller et venir, la liberté de conscience et la liberté personnelle. "

" "Ce n'est pas l'islam qui a imposé le voile à la femme, mais c'est plutôt le voile qui a été imposé et à l'islam et à la femme. "
Ashmawy

Tahar Haddad écrivait: " Si l'usage du voile en était formellement ordonné et appuyé par le Prophète lui-même, il n'y aurait pas eu des controverses à ce sujet entre les jurisconsultes de l'islam parmi lesquels des contemporains du Prophète. "