Le vendredi 13 Novembre 2015 à brisé la vie de nombreuses personnes, dont celle d’Antoine Leiris et de son fils Melvil, à peine âgé de dix-sept mois et dorénavant obligé de grandir sans maman. Face aux armes qui ont tué sa femme lors du concert au Bataclan, Antoine décide de sortir la sienne : une plume, dépourvue de haine, mais débordante d’amour.
À l’instar de Luz (« Catharsis ») et de Catherine Meurisse (« La légèreté »), deux auteurs ayant échappé de justesse au massacre perpétré par les frères Kouachi dans les locaux de Charlie Hebdo, Antoine Leiris éprouve le besoin d’écrire et de faire défiler les mots sur son écran d’ordinateur afin d’évacuer tout en essayant de décrire l’indicible. Une écriture libératrice qui contribuera à ne jamais oublier, tout en l’aidant lui… et tant d’autres personnes. L’attentat du Bataclan, ce n’est dorénavant plus uniquement des gros titres de journaux, des images chocs et des inconnus qui sont Charlie, c’est surtout Melvil, un petit bout de dix-sept mois privé d’amour maternel, et Antoine, auteur d’un premier roman bouleversant… qu’il aurait préféré ne jamais devoir écrire.
Ce livre relate le quotidien d’Antoine et de Melvil, depuis le soir des attentats jusqu’au lendemain de l’enterrement d’Hélène. De l’annonce du drame au deuil, en passant l’angoisse, le vide et les gestes de solidarité de la part des mamans des enfants de la crèche, le papa et son fils tentent de conserver leurs petits rituels, tout en réinventant un quotidien sans maman. La vie doit continuer, même s’il elle ne sera plus jamais comme avant…
« Vous n’aurez pas ma haine » est un récit sans colère, ni sentiments de vengeance, mais plein d’amour d’un auteur envers une femme qu’il ne reverra plus jamais. Dans un monde propice aux amalgames, où des fous sèment la terreur en essayant de diviser, Antoine à l’intelligence de ne pas céder à la haine, tout en livrant une véritablement déclaration d’amour à sa femme et le premier bout d’une reconstruction qui sera inévitablement longue et jamais totale…
« Vous n’aurez pas ma haine » est un récit court et puissant, qui se lit d’une traite… en n’interrompant la lecture que pour sécher ses larmes.
Bonne chance à vous, les deux aventuriers !