Larung Gar: une ville tibétaine à sauver de la destruction

Publié le 25 août 2016 par Podcastjournal @Podcast_Journal
Rédacteurs et stagiaires: cliquez sur cette barre pour vous connecter en back-office de la rédaction! Recherche par tags (mots-clés) Recherche d'évènements (agenda) Caché au milieu des hauts plateaux tibétains, l’immense "campement" de Larung Gar fait grincer les dents du gouvernement chinois. Plus de 40.000 moines, nonnes et étudiants bouddhistes y vivent malgré la pression du gouvernement.

Les autorités chinoises ont commencé mercredi 20 juillet 2016 la démolition forcée de milliers d’habitations monastiques autour d’un des plus célèbres Instituts d’études du bouddhisme tibétain: l’académie bouddhique de Larung Gar.

A 4.000 mètres d’altitude, l’académie de Larung Gar, présentée comme le plus grand foyer bouddhiste en fonctionnement dans le monde, est située dans le comté de Serthar au nord de la préfecture tibétaine autonome de Garze, dans la province du Sichuan.

Fondée en 1980 par le lama Khenpo Jigme Phuntsok, membre des "Bonnets rouges", l’institut de cette vallée autrefois inhabitée, est devenue, en quelques années seulement l’une, des plus grandes et influentes "universités" bouddhistes du monde.

Aujourd’hui, il s’agit d’un immense "campement", regroupant un institut et un monastère, ainsi qu’un lacis de ruelles bordées de milliers de maisons en bois où peuvent cohabiter près de 40.000 personnes, dont 20.000 nonnes et moines. En 2001, Larung Gar avait subi une campagne de "rééducation patriotique" au cours du démantèlement de l’institut. Les autorités chinoises avaient procédé à la destruction de 2.000 logements et à l’expulsion des membres de la communauté monastique et des pratiquants laïques, qui représentaient plus de 8.000 étudiants. La répression chinoise était en marche mais sans grand succès, puisqu’il semblerait que plus de 1.000 nouvelles cabanes en bois s’ y soient construites chaque année. En 2015, plus de 600 membres du centre ont reçu l’ordre de partir, tandis que près de 400 membres âgés de plus de 60 ans avaient également été invités à quitter les lieux.

En 2016, soit 15 ans plus tard, les autorités chinoises s’attaquent encore à Larung Gar. Alors que la ville abrite 40.000 habitants, le gouvernement veut cette fois réduire ce nombre à 5.000. L’objectif est déjà énoncé, et près de 10.000 habitations sont vouées à la destruction, avant le 30 septembre 2017.

Les dirigeants monastiques ont exhorté les moines et les nonnes de l’institut à ne pas résister à la destruction de leurs maisons. Bien qu’il n’y ait eu aucune protestation jusqu'à ce jour, les autorités chinoises ne prennent aucun risque. Les forces armées de sécurité ont entre-temps été postées sur le site de travail et dans les comtés voisins. Des avertissements d’arrestation et d’emprisonnement sont divulgués pour toute tentative de protestation ou de résistance.

Si le Parti Communiste chinois est contraint de tolérer l’institut pour ne pas réveiller la colère des hauts plateaux, il veille au grain et s’inquiète d’une forte concentration de moines tibétains en habits rouges.

Change.org a mis en place une pétition pour sauver Larung Gar. Vous pouvez signer la pétition contre la démolition du plus grand centre bouddhiste du monde, adressée aux Nations Unies.