Michel Butor? Un pan de ma bibliothèque et une passion de quarante ans. C'est la disparition d'un géant. C'est aussi pour moi le souvenir de l'avoir côtoyé dans mes lectures de la Modification au Passage de Milan, de Mobile à 6 810 000 litres d'eau par seconde, des quatre volumes de Répertoire, des Mots dans la peinture - merveilleux volume des Sentiers de la Création chez Skira, et autres volumes... Et c'est aussi ce volume si particulier de la réédition de la Modification que Butor avait dédicacé à mon ami l'écrivain Claude Roy et que ce dernier par facétie avait tenu à m'offrir!
C'est aussi pour moi de l'avoir côtoyé avec mon nom figurant à côté du sien pour commenter, apprécier les photographies, dans le splendide ouvrage du photographe Jean-Jacques Dicker: " Afrique" paru en 2003 aux Éditions Ides et Calendes.
Avec sa disparition ce matin j'ai le regard un peu flou et toutes ces lignes, tous ces mots se chevauchent, se superposent mais très rapidement la littérature va reprendre sa place, la place que Michel Butor lui réservait car la littérature faisait, répétait-il, partie de la réalité : elle n'en était pas seulement le miroir révélateur, mais un élément au même titre qu'une ville, un être humain, une rivière ou le ciel.
J'y partage une page avec Michel Butor pour accompagner avec poésie et facétie pour ma part les photographies de Jean-Jacques Dicker