Roman - 176 pages
Editions Gallimard - mars 2016
Au bord de la rivière Ebola, au cœur de l'Afrique un drame surgit et se répand en toute discrétion, naïvement, comme un simple palu, mais qui décime. Olympe recueille une petite chauve-souris alors qu'elle tentait d'accompagner les garçons à la chasse. Elle est encore jeune, eux sont plus grands et la sèment. Ils préfèrent rester entre eux, pour pouvoir partager leur secret, celui de ne pas avoir tué eux-mêmes l'énorme gorille qu'ils rapportent en trophée, un silverback. Tout le village va en manger, le festin sera grandiose, même si très vite beaucoup souffriront, et les enfants seront pris de fièvre violente, mourront... Pas loin de là, Agrippine est venue dans le cadre d'un programme humanitaire, elle se rend dans un dispensaire tenu par les Sœurs. Des fièvres, on en rencontre tous les jours...
Des chauves-souris, des singes et des hommes est un roman étonnant, fort, audacieux, inattendu. Alors que l'épidémie d'Ebola n'est qu'un souvenir dans nos actualités occidentales, Paule Constant s'est employée à décrire avec précision la succession d'évènements anodins qui mènent au développement d'une épidémie fulgurante. Extrait :"Pourquoi les gens qui portent les morts se mettent-ils à courir ? Pourquoi les gens qui suivent les porteurs courent-ils eux aussi ? Ils croient échapper au chagrin et ils le précipitent. Ils arrivaient en courant sur la rivière, empêchés d'aller plus loin, car la rivière est une frontière avec la mort. La mère entra dans l'eau, elle voulait partir avec ses trois fils, elle en avait le droit." Il y a aussi derrière ce roman la puissante démonstration de la vulnérabilité de tous les Hommes face à une épidémie, et à l'absence de coupable face à l'émergence de la pandémie. Et puis c'est un vrai roman avec ses personnages intéressants qui se découvrent, s'entrechoquent, se croisent.... sous la plume de Paule Constant qui est belle et poétique. L'avis de Romanthé - Blog littéraire décaléEntretien de Paule Constant - Gallimard