Titre : Le vent dans les saules, T3 : L’échappée belle
Scénariste : Michel Plessix
Dessinateur : Michel Plessix
Parution : Août 1999
Adaptation du roman de Kenneth Grahame, « Le vent dans les saules » est une série animalière scénarisée et dessinée avec brio par Michel Plessix. Faisant intervenir les petits êtres de la forêt, c’est un mélange réussi de poésie, d’humour et d’aventure incroyable. Après une introduction d’excellente facture, le deuxième tome transformait l’essai sans peine. Ce troisième opus, intitulé « L’échappée belle » verra-t-il la série continuer sur cette même lancée ? « Le vent dans les saules » est publié chez Delcourt et pèse une trentaine de pages par ouvrage.
Nous avions laissé Crapaud dans de beaux draps. Condamné à vingt ans de prison pour cause de vol de voiture et casses en tout genre liés à sa conduite musclée, il partait rejoindre les geôles des humains. Qu’allait donc faire ses amis ?
L’atmosphère, l’univers et les personnages prévalent.
Après un tel suspense, on espère avoir vite la suite de l’histoire. Véritable pied de nez au lecteur, le septième chapitre est une parenthèse (enchantée) au fil rouge concernant Crapaud et sa lubie pour les automobiles. Ce chapitre, concernant l’heure bleue, est de loin le plus poétique de toute la série. Il met en scène Taupe et Rat voguant sur leur barque à la recherche du petit Loutron. Ils se retrouvent donc en pleine forêt au moment de l’heure bleue : l’heure où les animaux de la nuit sont allés se coucher et ceux du jour ne sont pas encore levés… Je n’en dirais pas plus.
Le deux autres chapitres, consacrés à Crapaud, font la part belle à l’humour et à l’action. Son évasion est pleine de rebondissements. Surtout que Crapaud est incapable de faire les choses calmement et son fichu caractère impulsif le pousse toujours à l’erreur… Clairement, dans ce tome, l’équilibre poésie/humour/aventure est plus déséquilibré, mais c’est ce qui fait aussi la force de la série. Il y a un fil rouge, mais c’est avant tout l’atmosphère, l’univers et les personnages qui prévalent.
Le dessin de Michel Plessix est toujours aussi merveilleux et porté par des couleurs splendides. Le premier chapitre est tout en sensibilité et plein de créativité (comme cette planche où l’on voit neuf fois le même plan avec Rat qui discute avec Taupe). Les suivants montrent sa capacité à dessiner un milieu urbain et, surtout, les scènes d’action ! L’énergie et la fougue de Crapaud sont parfaitement retranscrites.
Difficile de ne pas tomber amoureux du « Vent dans les saules ». L’univers est très attachant et riche et le dessin magistral. On n’attend qu’une chose à la fin de chaque tome : c’est de lire le suivant !