Cette chronique est une histoire, l’histoire d’une rencontre musicale. Habitué des jams, et d’aller trouver les petites scènes musicales partout dans les villes de mes voyages. Mes pas m’ont amené au Bistrot à Jojo à Montréal cet été. Le Bistrot à Jojo est une institution de la musique live dans la belle Province Québécoise. Un lieu qui a vus passer quelques artistes prestigieux et qui y ont laissés leurs guitares dédicacées : Pat Metheny, George Thorogood & the Destroyers etc… Ce soir-là, de shots de Jack Daniels en pintes de Guinness, nous avons rencontré une pointure internationale de l’harmonica, Jim Zeller que vous pouvez retrouver dans une chronique précédente. Puis à coup de discussions musicales sur les racines du Blues et la place de la guitare dans ce style musicale, Jim nous a introduits au groupe hôte de la soirée concert. Groupe venus défendre leur dernier album, sortis il y a un an à peine, The Blues in Everything. Le Blues dans toutes choses, je me souviens surtout du « Blues » qui tenait dans mes verres ce soir-là, et du moment de partage de la scène que j’ai eu avec le Alec Mcelcheran Duo ! Jusqu’à ce que la magie opère quelques jours plus tard, de retour en France avec la première écoute de leur album sur les routes du sud. Une belle surprise, et s’en est assez pour cette intro déjà trop longue, il est temps de vous parler de leur musique, place à la chronique !
The Blues in Everything donc, le Blues est partout, et le premier morceau le prouve directement avec une intro à faire pâlir un Robert Johnson. PERAMBULATOR BLUES ouvre cet album avec un gout de vintage prononcé. Jusqu’à l’entrée du pedal steel, de la batterie et de la basse qui donnent une saveur d’actuel à ce titre et qui prend une profondeur inattendue. Ce Blues de la poussette surprend d’entrée, tant la qualité d’enregistrement et du mix dénote avec la simplicité de la pochette en carton. Ce contre balancement entre pur Blues du Delta et sonorités actuelles est également très intéressant. C’est même un plaisir de laisser défiler les titres dans ce même esprit. HOW DO YOU DO IT, puis SHE KINDS OF LIKE HIM ANYWAY, qui démarre avec une couleur Rock Sudiste et un groove prenant qui rappel un peu un HONKY TONK WOMAN. Les paroles légères, parlent d’une rencontre entre un mec un peu bizarre et une fille qui va craquer pour son attitude décalé. Le ton enlevé et un bon couplet en fond un bon titre de l’album. Les parties instrumentales, inspirées également Country / Southern Rock restent simple et compréhensible pour un tableau général très plaisant pour les oreilles.
I’M TELLING YOU sonne très Rock, avec une place prioritaire pour la guitare bien mordante comme on l’aime ! GOING DOWN ALONE reprends une grille classique de Blues, avec un lap steel en réponse sur le chant. C’est un autre « highlight » de l’album. Les paroles font des références aux lieux communs mystiques du Blues. La vente de son âme au diable sur les Crossroads non loin de Clarksdale Mississippi, ou Alec nous prévient… si je descends, j’y vais seul ! Tel un Cowboy entrain de fixer la mort devant sa belle, sur un fond de solo de guitare slide très bien dosé. POT BOILER démarre sur un gros riff bien lourd et lent en mode Led Zeppelin avec des parties guitares très savoureuses. Telle une critique envoyée au visage de ceux qui préfèrent se languir dans la facilité et les bassesses pour faire du fric plutôt que de créer un contenu artistique et profond, le morceau se traduit par des voix chantées avec virulances, ces gros riffs prenant, et une grande place pour des solos enchainés de guitare électrique, et de guitare slide. Comme si l’expression des cordes venait prolonger le message prononcé dans les couplets. END OF THE LINE est un appel au départ sur un air Country – Montain Music. DON’T TELL ME laisse un grande place à l’instrumentation dès l’intro. Les Riffs Hendrixiens sont suivis d’un solo de guitare plein de notes longues et de bending. « Don’t tell me that the story ‘s got an ending” disent les paroles sur le très bon couplet. Ne me dites pas que cette histoire à une fin, plutôt marrant comme clin d’œil quand on sait que c’est l’avant dernier titre de l’album.
FILE UNDER BLUES, dernière expérience du CD, démarre quant à lui, sur quelques accords clean un peu Jazzy. Le tout est très tranquille, et dénote même un peu du reste de l’album. Mais le blues est partout comme le rappel le titre du CD, et il se développe tranquillement sur cette grille inhabituelle. La voix d’Alec, qui revêt quelques teintes de Rhonnie Van Zant, premier chanteur de Lynyrd Skynyrd, se trouve ici mixée dans un effet radio qui participe à la tranquillité de ce dernier morceau. Une bonne surprise, et un des meilleurs albums que j’ai récupérer de ce voyage en Amérique du nord. Le meilleur ? Cette musique est disponible gratuitement sur SoundCloud après une petite recherche sur google. Si vous voulez soutenir les artistes, vous pouvez aussi trouver leur musique sur les plateformes de téléchargement, ou directement via le facebook du groupe pour un contact en direct avec les membres du groupe !