Titre : La famille Passiflore, T4 : Mélodie potagère
Scénariste : Michel Plessix
Dessinateur : Loïc Jouannigot
Parution : Septembre 2015
Il y a quelques années, j’ai découvert par hasard la famille Passiflore. C’est la présence du nom de Michel Plessix sur la couverture qui m’avait attiré. Cet auteur m’avait conquis avec sa série « Le vent dans les saules » qui est un petit bijou du neuvième art. Pour faire vivre les aventures de la famille Passiflore il s’est associé au créateur de cet univers Loïc Jouannigot. Ma critique d’aujourd’hui porte sur dernier tome en date intitulé « Mélodie potagère ». Cet album familial nous présente sur sa couverture un groupe de lapereaux en train de jouer de la musique avec vigueur et enthousiasme. Dans l’ombre, certains les regardent avec des regards inquiétants. Les méchants semblent préparer un mauvais coup.
L’univers dans lequel s’inscrit la famille Passiflore utilise des codes classiques de la littérature pour enfant. Nous sommes dans la forêt. Les animaux parlent et sont humanisés. En s’y baladant, nous avons l’impression de découvrir un monde parfait coupé des horreurs du monde. En effet, les aventures vécues par les héros sont liés à des soucis ou des problèmes proches du quotidien. Néanmoins, cet aspect est loin d’être un défaut. En effet, ce n’est pas parce que la quête n’a pas une ampleur disproportionnée qu’elle ne nous passionne pas. « Mélodie passagère » est un excellent exemple sur ce point.
Une ode à la bonne humeur.
La quatrième de couverture nous présente les enjeux de cette histoire : « Un super concours de musique est organisé lors de la grande kermesse annuelle. Les Passiflore se font une joie d’y participer ! Vite, vite, ils commencent les répétitions. Mais attention, car Aldo-Rémy Salsifi et sa bande préparent un mauvais coup. Nos petits lapins vont devoir être bien prudents et utiliser toute leur imagination pour déjouer les pièges de ces affreux trouble-fêtes ! »
Loïc Jouannigot offre des planches splendides. Son sens du détail et son talent de colorisation génèrent des décors remarquables. Le dépaysement est total. Que ce soit en forêt, en ville ou dans la maison, tous les lieux sont chaleureux. On a beaucoup de plaisir à s’y trouver et à s’y balader. Sa maestria graphique ne se cantonne pas aux lieux. Les personnages profitent également avantageusement de son coup de crayon. La sympathie et l’enthousiasme des protagonistes sont mis en valeur par la capacité du dessinateur à faire passer des émotions et de la personnalité. L’ensemble est sublimé par des couleurs à la fois pastel et chatoyantes qui sont une ode à la bonne humeur.
Malgré un certain classicisme du fil conducteur de la narration, l’histoire n’est pas dénuée d’intérêt. Le scénario est dense et jalonnée de beaucoup de rebondissements. Les auteurs sont plein d’idées et offre une lecture captivante. Malgré le côté enfantin de l’ensemble, j’ai pris énormément de plaisir à découvrir cette mélodie potagère. La curiosité est constamment attisée et le dénouement est attendu avec impatience et envie. L’intrigue est remplie de bons sentiments mais sans tomber dans des excès maladroits. Au contraire, les pérégrinations des héros font sourire et dégagent un sentiment de bien-être.
Pour conclure, cet album est une belle réussite. Il offrira aux petits comme aux grands un moment de lecture agréable et divertissant. On se prend d’affection pour cette bande de lapereaux bien sympathiques dans leurs aventures musicales. La narration ne souffre d’aucun temps mort. Il s’agit d’un ouvrage jeunesse de grande qualité. Je continuerai donc à être attentif aux prochaines pérégrinations de la famille Passiflore dans le neuvième art. Mais cela est une autre histoire…