Des centaines de gènes et de codes génétiques régulent les gènes liés à l’alcoolisme, concluent ces travaux de recherche présentés dans la revue PLoS Genetics. Des centaines de gènes qui, concrètement, semblent jouer un rôle dans l’augmentation du désir de boire de l’alcool. Alors, certes ces conclusions confirment la complexité des facteurs génétiques de l’alcoolisme mais nous apprennent que certaines voies de régulation critiques impliquant plusieurs des gènes découverts sont impliquées dans cette envie de boire ce qui suggère aussi que des solutions pharmacologiques peuvent être possibles.
Les chercheurs des universités de l’Indiana et de Purdue ont mené cette étude sur des rats élevés pour boire de grandes quantités d’alcool, modèles d’alcoolisme humain, et sur des rats formés à la sobriété. L’animal a l’intérêt, écrivent les auteurs, d’éliminer les biais liés à certains facteurs de confusion possible chez l’Homme, comme les facteurs socio-culturels ou économique par exemple, et les rats et les souris présentent des similitudes génétiques.
Par analyse génomique des deux modèles de rats, les chercheurs identifient ainsi des centaines de gènes qui semblent jouer un rôle majeur dans le désir d’alcool et des régions clés du code génétique sur ces 930 gènes associés à la préférence de l’alcool. Mais, plus intéressant, la majorité de ces zones clés se trouvent en général sur la même zone du gène, à l’intérieur de la section du code génétique qui réglemente l’activité du gène.
Ces travaux aboutissent ainsi à plusieurs conclusions importantes : l’alcoolisme (chez le rat)
· présente une forte composante génétique,
· est influencé par plusieurs centaines de gènes, chaque gène pouvant entraîner de petits effets,
· il n’y a donc pas un seul gène ou quelques gènes de l’alcoolisme.
ØDes voies de régulation critiques identifiées et qui impliquent plusieurs des gênes laissent espérer le développement de nouveaux médicaments.
L’implication de voies de la plasticité neuronale : Parmi ces voies, les auteurs notent que certaines sont impliquées dans la capacité du cerveau à construire de nouvelles connexions en réponse à de nouvelles activités ou de nouveaux facteurs environnementaux : soit des voies de la plasticité neuronale. D’autres voies apparaissent impliquées dans le système immunitaire, le système neurologique et le stress.
Une signature génétique » prédictrice » du risque ? Il serait possible de prédire le risque d’alcoolisme à partir d’une combinaison de marqueurs génétiques, mais ceux-ci seraient alors nombreux et la signature complexe. De prochaines recherches sont déjà planifiées pour l’analyse de l’activité génétique en réponse à la consommation d’alcool et l’examen de ces gènes identifiés, cette fois chez les humains souffrant de problèmes avec l’alcool.
Source: PLOS Genetics August 4, 2016 DOI: 10.1371/journal.pgen.1006178 High Resolution Genomic Scans Reveal Genetic Architecture Controlling Alcohol Preference in Bidirectionally Selected Rat Model et University of Purdue August, 2016 Drink-seeking rats provide sobering look into genetics of alcoholism
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