Propos nature

C'est en regardant le brin d'herbe bercé par le vent après que la pluie fut tombée drue que je me suis dit que j'avais là sous les yeux une bien belle preuve de ce qu'est le moment présent. Encaisser les gouttes, s'en nourrir, y puiser verte force et énergie, plier sous leur poids, puis se dandiner aux quatre vents, déguster le soleil, faire fi de la température ambiante, laisser s'ébrouer le verre de terre, la guêpe et le merle. Je me suis dit que ce brin d'herbe, avec un casque sur les membranes, pourrait agrémenter sa dodelinerie citoyenne avec un peu de musique et être le plus heureux des brins d'herbe. Et que de temps à autres, une médiathèque à portée de tige pourrait lui apporter un regard sur le monde. Mais le brin d'herbe n'a rien demandé. Itou pour la libellule, qui est partie, à tire d'ailes. L'homme est un danger pour la nature, j'en ai la preuve.