Mr. Robot // Saison 2. Episodes 6 et 7. m4ster-s1ave.aes / h4ndshake.sme.
Je crois bien que Mr. Robot est l’une des séries les plus étranges qu’il soit et quand elle nous offre un épisode mis en scène sous la forme d’une comédie familiale des années 90 (avec publicité des années 90 et même le vieille habillage de USA Network à l’époque), on ne peut qu’être fasciné par le résultat qui est juste magique. En cassant la mécanique habituelle de Mr. Robot, la série délivre ici probablement son épisode le plus facile à cerner. La transformation en comédie multi-cam permet à la série d’explorer d’autres terrains de façon différente. Durant 20 minutes (et les deux dernières minutes de ces 20 minutes sont juste brillantes tant elles savent être touchantes), on est plongé dans un monde différent qui permet de reprendre l’histoire simplement. Il n’y a rien de plus simple qu’une apparition de ALF (à deux reprises). Rien que d’avoir vu la créature, sans compter sur le nombre de bonnes répliques bien drôles, me donnerait presque envie de voir un spin off en multi-cam de Mr. Robot. Quoi qu’il en soit, au delà de cette partie plus ou moins détente de la série, Mr. Robot revient directement à son histoire par la suite. Si presque la moitié de l’épisode se joue dans la tête d’Elliot (et montre les répercussions de l’assaut), le reste fonctionne bien malgré tout. En grande partie car la série revient notamment sur l’enfance troublante d’Elliott.
On n’avait jamais eu autant d’informations sur un personnage que dans cet épisode. C’est celui qui nous permet de comprendre Elliot un peu mieux grâce au prisme de Mr. Robot. Ce dernier ne cherche pas à prendre la place d’Elliot dans sa tête, il tente juste de le protéger car le protéger c’est aussi protéger Mr. Robot alors que Elliot semble bien souvent l’oublier. La façon dont la série parvient à jongler entre le passé d’Elliot, des passages imaginés, de l’action et de la tension, des moments plus funs et d’autres plus dramatiques me fascine. C’est tellement différent de ce que l’on pouvait voir au premier abord dans ce genre de série que cela me plaît énormément. C’est intéressant aussi de savoir que Mr. Robot vient en fait d’Elliot et que c’est ce dernier qui a créé le nom. En parallèle, nous suivons les aventures d’Angela Moss à Evil Corp et de la mission périlleuse qu’elle est en train de vivre. Cette mission est digne d’un bon Mission Impossible avec toute la paranoïa que cela peut demander en parallèle. C’est tendu, inquiétant, c’était donc le moment d’Angela et Darlene. Plus ou moins une nouvelle version de l’infiltration de Steel Mountain l’an dernier mais cela fait son effet. On n’a pas envie que cet épisode s’arrête car l’on passe un sacré bon moment, mélangeant toutes les qualités de la série et en nous offrant de nouvelles perspectives tout aussi passionnantes.
Le second épisode de la soirée vient nous rappeler tout un tas de choses sur cette saison. A la fois du point de vue de la mission Angela/Darlene mais aussi la relation entre Elliot et Mr Robot. Sans compter que notre agent du FBI préférée est toujours dans les parages pour embêter un peu Angela à son bureau. Le face à face entre les deux femmes est un autre de ces moments intenses dont Mr. Robot a le secret. Il y a un sens de la série d’espionnage là dedans que beaucoup de série du genre n’ont pas du tout. Angela joue plusieurs rôles et ce même si elle ne sait pas encore de quel côté elle cherche à se ranger. Elle n’est pas super forte pour cacher ses intentions et c’est presque ce qu’il y a de plus dommageable pour elle. Le FBI sait que quelque chose se trame avec Angela du moment que Dom la voit quitter une zone contrôlée. Quand Dom lui dit « Your story fascinates me », je suis tout aussi fasciné par la façon dont Darlene attend au téléphone en même temps. C’est donc une scène à trois personnages avec seulement deux personnages à l’écran et un autre qui n’est qu’une voix dans une oreillette. Finalement, ce que j’apprécie là dedans c’est le fait que Mr. Robot sait très bien s’amuser avec ses personnages et leur histoire. C’est tout ce que juke demandais de la part de la série en somme.
Depuis le début de la saison, Mr. Robot a exploré l’importance de l’illusion dans la réalité et le rôle vital que cela peut jouer dans la vie de chacun. Elliot en est le symbole parfait et c’est pile poil ce qu’il nous fallait. L’introspection vécue par Elliot dans cet entrepôt change presque la vision que l’on avait du personnage, sa confiance et tout l’intérêt que l’on peut lui porter par la même occasion. C’est là que revient de vifs souvenirs de la saison 1 et de ce qui s’était déroulé dans cette saison. C’est vif, intelligent et toujours aussi fou. On retrouve alors Wellick (pour le meilleur). Mr. Robot continue donc d’être la série la plus fascinante de ces dernières années de par sa capacité à casser son univers pour le transformer en quelque chose de complètement différent la seconde suivante. Et rien que pour la fin de « h4ndshake.sme », je pense que l’on peut désormais dire que Mr. Robot entre dans une certaine forme de panthéon de la série culte et brillante.
Note : 10/10. En bref, deux brillants et beaux épisodes.