L'une voulait l'or et la gloire.
L'autre ne demandait que l'amour de Dieu.
Passionnée par l'Histoire et ses destins intimes, la romancière Catherine Hermary-Vieille, prix Femina pour Le Grand Vizir de la nuit, fait revivre le règne de Louis XIV et les débuts de la Régence dans une fresque éblouissante.
Quand elle arrive en 1665 à Paris, Anne-Sophie n'a que seize ans mais beaucoup d'espérances. Issue de la noblesse bretonne, elle a quitté Lannion avec sa cousine Viviane pour se marier à un homme qu'elle ne connaît pas. Tandis qu'elle s'émerveille de la découverte de Paris, fréquente le salon de Melle de Scudéry et côtoie Mme de Sévigné, Viviane fait vœu de pauvreté en épousant la cause des Sœurs de la Charité et en se rapprochant de Jeanne Guyon.
S'inspirant de ces deux chemins opposés, la plume flamboyante de Catherine Hermary-Vieille embrasse les contradictions d'une époque d'ombres et de lumières. Des fastes de Versailles à la misère du peuple qui crie famine, de l'exil de Fouquet à la révocation de l'édit de Nantes en passant par les fabuleux portraits de Mme de Maintenon et Ninon de Lenclos, de Fénelon et de Bossuet, l'inoubliable roman du Grand Siècle.
J'ai acheté ce livre en raison d'une référence figurant dans le résumé : "le salon de Mlle de Scudéry". Je suis passionnée parla Préciosité et autant vous dire que revivre la vie de salon de Mlle de Scudéry par l'intermédiaire d'un roman m'enchantait. L'histoire comporte ainsi de nombreuses références au salon tenu par la charmante Madeleine de Scudéry. J'ai lu ces lignes avec avidité car c'est la première fois que je lisais un roman mettant en scène les Précieuses. Ainsi, dès le début de l'histoire, on est plongé avec Anne-Sophie aux côtés des Précieuses, ainsi que de Ninon de Enclos (figure féminine que j'ai très envie d'apprendre à connaître). Catherine Hermary-Vieille s'est bien renseignée sur les Précieuses. Il est ainsi question de la fameuse carte du Tendre, des fréquentations de Madeleine de Scudéry (hormis le fait qu'il n'est pas du tout question de son frère, Georges), de ses "samedis", jour où elle tenait alors son salon. J'ai beaucoup aimé cette ambiance où l'héroïne (ou du moins une des héroïnes), Anne-Sophie, est conviée.
Le résumé est trompeur car il n'y a pas que deux personnages principaux mais trois. Anne-Sophie est une jeune fille de seize ans qui est mariée et est ainsi contrainte de quitter sa Bretagne natale. Très vite, elle va être plus attirée par la gloire que par sa vie conjugale. Sa cousine, Viviane, s'intéresse quant à elle beaucoup à Dieu et fait preuve de charité en donnant toute son énergie pour aider les nécessiteux. Le personnage que l'on pourrait ajouter aux principaux protagonistes est Jeanne Guyon, une femme mystique et plus soucieuse de questions religieuses que de ses enfants. Je ne m'attendais pas à ce troisième personnage qui est cependant important puisqu'elle est présente tout le long du roman. Je n'ai pas trop compris ce personnage, et je ne me suis pas identifiée aux deux premières non plus. Je n'arrivais pas à me mettre dans leur peau.
La religion est un thème très important du livre. Je conseille ce livre à ceux qui ont déjà des connaissances préalables sur la période : fin 1664-1730. En effet, l'auteure donne beaucoup d'informations sur le contexte historique et j'ai parfois l'impression qu'il y avait plus d' Histoire que d'histoire. La trame romanesque est supplantée par la période historique dont l'auteur nous donne énormément de détails. Le style est bref, Catherine Hermari-Vieille résumant en de courtes phrases les actions du récit pour laisser la place à la trame historique. Chaque chapitre concerne une année particulière et fait que l'on s'y retrouve aisément.
=> Entre les Précieuses et "Dieu", ce roman est très complet sur le plan historique, mais la trame romanesque en sort un peu diminuée.