L’environnement de l’ovaire qui change avec l’âge et qui devient hostile aux ovules, des ovaires qui vieillissent et qui sont minés par l’inflammation et la fibrose, cette toute première étude qui décrypte l’infertilité féminine croissante avec l’âge, suggère également la piste du vieillissement ovarien. Des conclusions présentées dans la revue Reproduction, qui incitent à regarder aussi à regarder du côté du stroma ovarien ou environnement de production des ovules.
La plupart des études sur la » pré » et la ménopause, se concentrent sur les œufs, leur nombre, leur qualité et leur fécondabilité. On sait que leur détérioration contribue à l’infertilité, aux fausses couches et aux malformations congénitales, et, avec l’âge à une forte baisse des chances de conception. Mais, dans cette étude, les chercheurs de la Northwestern Medicine se concentrent sur les modifications liées à l’âge qui interviennent dans le corps ou le stroma de l’ovaire, l’environnement dans lequel ces mêmes ovules se développent. Cet environnement peut en effet largement influer sur leur qualité et leur fonction. Pourtant et curieusement, moins d’études ont porté sur l’évolution du stroma ovarien avec l’âge.
Les chercheurs décryptent, ici chez la souris, le processus de vieillissement et de fibrose (visuel ci-contre montrant les fibres de collagène) des ovaires avec l’âge : » Au microscope, les œufs d’animaux jeunes ou vieux peuvent sembler identiques, mais l’environnement dans lequel ils se développent est en revanche totalement différents « , explique le Dr Francesca Duncan, directeur du département science de la reproduction à l’Université Northwestern. » Les ovaires de souris âgées sont fibrotiques et présentent une inflammation. Cet environnement a un impact sur la qualité des œufs et contribue très probablement à leur baisse de qualité « . L’équipe constate en effet chez les souris âgées :
· jusqu’à 35% du tissu ovarien fibrotique,
· la présence d’un type de cellule immunitaire, des cellules macrophages géantes multinuclées qui s’avèrent associées à une inflammation chronique
· enfin, à l’analyse, des gènes et des protéines » très inflammatoires « .
Ainsi, la fibrose et l’inflammation semblent caractéristiques du vieillissement ovarien. Des constatations qui suggèrent l’intérêt de traitements anti-fibrotiques ou anti-inflammatoires pour retarder ou contrecarrer les effets du vieillissement de la reproduction. » On a tendance à oublier que l’œuf se développe dans un environnement complexe, et on ne regarde pas comment évolue cet environnement avec l’âge « , concluent les auteurs.
Source: Reproduction September 1, 2016 doi: 10.1530/REP-16-0129 Reproductive age-associated fibrosis in the stroma of the mammalian ovary (Visuel@Francesca Duncan, Northwestern University Feinberg School of Medicine)
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