C'est qu'à la fin du 17e siècle que la notion d'artiste est advenue en France avec la notion des Beaux-Arts dans la peinture et dans la sculpture. Au moyen-âge, les peintres et les sculpteurs étaient sous le régime des corporations sectaires et catégorielles d'artisans, des arts ou " ars " dits mécaniques qui avaient le mépris de leurs commanditaires ; seigneurs, bourgeois, ecclésiastiques et royauté.
L'artiste est synonyme de liberté, d'une forme de liberté obtenue uniquement par la lutte, le conflit, la résistance, et trop souvent le fruit d'un combat " d'un contre tous " y compris dans la communauté de peintres et de sculpteurs, ou de plasticiens. Il y a des sociologues de l'art qui ont écrit des livres sur notre histoire, non l'histoire de l'art mais sur l'histoire des artistes dans la société. C'est cette histoire des artistes qui devrait être étudiée dans les écoles des Beaux-Arts. Cette évolution a été marquée par les mutations des différents modes de perception des œuvres et de leurs auteurs. Ce sont plus les modes de perception que les modes de production artistique ou de savoir-faire qui ont ancrés nos différentes évolutions. Des modes de perception qui ne sont pas indifférents à l'évolution des autres catégories professionnelles dans la société.
Une véritable épopée qui dure depuis le moyen-âge, mais il ne faut jamais oublier que rien ne nous a été donné comme pour le monde ouvrier ou comme pour les pauvres. Ce qui se nomme aujourd'hui " artiste " a été arraché par une lutte permanente pendant plusieurs siècles par toujours et seulement une toute petite minorité d'individus qui ont été des créatifs activistes, et le plus souvent des artistes isolés. Toujours par la confrontation au pouvoir : royaliste, religieux, conservateurs de droite comme de gauche. Des individus créateurs souvent en opposition aux écoles esthétiques ( corporations et académies) ou de savoir-faire, des créatifs en conflit avec les commanditaires, hostiles en cachette aux collectionneurs, en révolte face aux dogmes, en bataille face aux abus d'autorité, en résistance face aux stéréotypes... Hier c'était une lutte des anciens contre les modernes, des lettrés contre les esthètes. Aujourd'hui, avec les institutions d'art contemporain, sur le fond la règle ne change pas, toujours le même combat ! Les artistes sont dépossédés de l'aura de leurs œuvres aux bénéfices d'esthètes ou de lettrés nourrissant cette caste d'apparatchiks dirigeant nos institutions d'art contemporain, musées, Frac, Drac, Cnap... La défense de notre liberté d'expression et de nos pratiques artistiques se font par des coups de gueule des quelques artistes plasticiens contre la très grande majorité des artistes plasticiens complaisants avec un système économico-culturel déviant, politico-affairiste, flirtant souvent avec le crime organisé dans le monde de la finance ou de l'industrie internationale et ce, toute esthétique confondue.
Nous savons que le marché international d'art contemporain est véreux, qu'il forme une bulle financières avec des spéculations dangereuses et qu'il sert à l'évasion fiscale même s'il existe une petite minorité de vrais collectionneurs amoureux.
Les musées d'art dit contemporain devraient contribuer uniquement à la conservation de nos créations artistiques, ce qui est un noble métier. Le métier de conservateur est un métier en évolution permanente en raison des nouvelles technologies de conservation, et celles de plus en plus complexes employées par les artistes dans leurs créations. Laissant ainsi les artistes maîtres de leur destin dans des espaces publics de diffusion libres et artistiquement autonomes comme au théâtre, dans la musique, à l'opéra, mais non ! Ces conservateurs de musée font les malins, ils dirigent les espaces publics et privés de diffusion de l'art contemporain. Ils nous enferment, nous artistes, dans un conservatisme ringard. Ils violent nos libertés d'expression et de création pour servir les intérêts malsains de clans politico-affairistes qui les désignent dans leurs fonctions. Aujourd'hui, être conservateur est synonyme d'abus de pouvoir sur les artistes, de conflits d'intérêts et de délits de favoritisme avec des marchands, des collectionneurs et des artistes véreux, voire même de délits d'initiés formant un trio infernal conservateur fonctionnaire - collectionneurs - marchands. Un jour ce système véreux et corrompu va éclater, car la population ne supporte plus les injustices et la corruption globale alors qu'elle doit de plus en plus se serrer la ceinture.
Cette toute petite minorité d'artistes engagés en France dont je fais partie sont des artistes censurés, écartés, méprisés et rejetés par une classe politique volatile totalement absente dans le combat des idées. Nous allons être exposés dans un futur proche à des fissures, des gerçures, des engelures puis des déchirures politiques et économiques, c'est évident ! La classe politique tourne le dos à la population qui va lui renvoyer la monnaie de sa pièce !
Lili-oto un artiste amoureux de la controverse comme celle contre la biennale de Lyon 2013 d'art contemporain puisque j'ai été le créateur en 1993 d'une biennale dissidente à Lyon BAC OUT. Il existe un blog activiste qui s'inscrit dans les luttes numériques sur internet ; la biennale de Lyon " BAC OUT " et sa page facebook que vous trouvez dans la colonne de droite sur cette page, et un twitter, etc.