La onzième journée de compétition à Rio s’est achevée cette nuit sur une note douce mais amère. Douce parce que les sportifs français ont réalisé des performances exceptionnelles, ramenant des médailles plutôt inattendues pour certaines. Mais amère parce que ces résultats ont été gâché par un public brésilien irrespectueux envers les athlètes, notamment français, sifflant les adversaires de leurs compatriotes par pur chauvinisme, se permettant même de huer Renaud Lavillenie sur le podium. Ce champion atteint au plus profond de lui, en larmes dans un moment si unique dans une vie. Voila des valeurs qui ne correspondent pas avec l’idée que s’étaient fait les membres du Comité International Olympique en offrant les XXXIème JO d’été à un pays où la culture du football est reine.
Ceci dit, la honte et l’humiliation ont épargné certains sportifs tricolores qui sont parvenus à réaliser des prouesses. Que l’on ait 20 ans ou 37 ans, qu’importe, hier les français étaient possédés par une motivation immense. Marc Antoine Olivier, sa motivation était très simple, venger sa partenaire d’entraînement Aurélie Muller, injustement traitée la veille par les juges à l’arrivée de l’épreuve du 10km de nage en eau libre. Il n’avait pas prévu d’être à Rio cet été, au début de sa saison, mais l’élève de Philippe Lucas, après avoir réaliser une année remarquable, pour ses vingt printemps, est venu décrocher une médaille de bronze au terme d’un sprint dense et indécis. Un autre gamin est allé chercher le bonheur, son bonheur, un bonheur simple comme il aime le dire. Sofiane Oumiha, le boxeur toulousain âgé de 21 ans, s’est incliné en finale de la catégorie des moins de 60 kilos, face au favori local Robson Conceiçao. Décidément, les affrontements France/Brésil ne tournent plus à l’avantage des « Bleus ». La déception laissera vite place à la joie d’avoir rendu fier les siens, et, au-delà de la médaille, c’était pour cela qu’il boxait. « Merci champion », pour reprendre les propos de Brahim Asloum. Le parcours incroyable des boxeurs se poursuit, c’est le cas du grand Tony Yoka qualifié pour les demi-finales, tout comme Sarah Ouramoune toujours aussi parfaite. Mathieu Bauderlique n’a pu franchir l’obstacle cubain et son aventure s’achève en demi-finale avec une médaille de bronze. Ils ont assuré six médailles pour leur délégation et sont encore trois en lice pour décrocher l’or olympique.
Les deux dernières médailles du jour sont venues du stade olympique. Les athlètes français vont bien et, après des dernières olympiades décevantes, la nouvelle génération est déterminée. Même s’ils ne font pas partis de cette relève, Mélina Robert-Michon, 37 ans, et Dimitri Bascou, 29 ans, ont réalisé leur rêve olympique. Comme Renaud Lavillenie la veille ce n’est pas le titre suprême, mais leur performance est belle. La lanceuse, en envoyant son disque à 66,73 mètres, a établit le nouveau record de France, le jour-J, et devient vice-championne olympique, trois ans après avoir été vice-championne du monde. Une longévité exceptionnelle que ne renierait pas Bascou, arrivé troisième de la finale du 110 mètres haies. Une réelle performance qui aurait pu être encore plus magique si Pascal Martinot-Lagarde avait réussi a se glisser,, lui-aussi sur le podium. Mais à 24 ans, comme pour Pierre-Ambroise Bosse sur 800 mètres, ces quatrièmes places nous laissent de belles promesses pour un futur doré sur les pistes. Enfin, les sports collectifs féminins ont assuré hier. Alors que les footballeuses n’avaient pas réussi à franchir le cap des quarts de finale, les handballeuses ont retourné une rencontre, face aux espagnoles, qui semblait désespérée, après prolongations. Et les « Braqueuses » se sont offertes une demi-finale face aux « ogresses » américaines, en éliminant les basketteuses canadiennes dans un match au suspense fantastique. La France pointe désormais au huitième rang avec 29 médailles et 7 titres et c’est loin d’être terminé !
Klay
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