Ce billet s'intéresse aux vins rouges dégustés au cours de cette superbe soirée. Ils ne sont pas commentés dans l'ordre de leur apparition, mais regroupés selon leur région de production. J'évoque aujourd'hui les vins du bordelais. Cos d'Estournel 2002 (mon apport) n'est pas, pour moi, dégusté à l'aveugle. Le vin est encore un peu trop jeune pour apporter son meilleur plaisir, son potentiel est évident. Les tannins sont encore un peu fermes dans le finale, et la complexité n'est qu'esquissée. Cinq ans supplémentaires de vieillissement sous verre lui feront grand bien.
J'en profite pour revenir sur les qualités du millésime 2002 en nord Médoc, qui ont été très souvent noyées dans des généralités. Le millésime 2002 dans le secteur de Pauillac-Saint Estèphe s'est révélé avoir été plus chaud et moins arrosé que le moyenne lors du premier trimestre 2002. Juillet et août ont été un peu moins chaud que les moyennes saisonnières. A partir de la fin août jusqu'au 10 octobre s'est installé un temps chaud le jour et frais la nuit ( vent du nord). Dans ces secteurs 2002 est un millésime de sécheresse (déficit hydrique de 40% par rapport aux moyennes annuelles). Les propriétés qui ont vendangé tardivement ont produit des grands vins avec des volumes faibles ( conséquence de la sécheresse).
Léoville Poyferré 2003, dégusté à l'aveugle n'a pas offert les brillantes qualités de tannins qu'avaient les bouteilles que j'avais ouvertes précédemment. Les tannins sont sensibles dans la finale qui n' a pas cette texture très veloutée à soyeuse, et la sensualité de la première partie de bouche. Un vin qui a souffert d'un manque d'aération et peut-être d'un long transport.
Une bouteille du Domaine de Chevalier 2004, que j'avais apportée était bouchonnée !
Les vins rouges
Bordeaux : Saint Estèphe : Cos d'Estournel 2002
Mis en carafe deux heures
Assemblage : 58% Cabernet Suavignon, 38% Merlot, 3% Cabernet franc, 1% petit Verdot ; rendement : 32 hectolitres/ hectare, élevage 80% barriques neuves
La robe est profonde, avec un fin liseré de teinte sanguine à violine. Le bouquet est intense avec des arômes de cassis écrasé, de cerises noires, de boite à épices , de cèdre, et d'élevage en train de se fondre en arrière plan. La bouche est veloutée en attaque, les tannins mûrs enrobés par une chair bien formée se trament dans un corps puissant et ample rehaussé d'expressifs fruits épicés. La finale est longue tenue par des tannins encore un peu fermes, élégante, pleine, bien équilibrée par une fraîcheur de bonne aloi et persistante. Note potentielle 17,voire un peu plus. Note plaisir 16,5
Bordeaux : Saint Julien : Léoville Poyferré 2003
le vin est servi en bouteille en « chaussette »
La robe est profonde de couleur sanguine à rubis au bord du verre. Le nez s'intensifie à l'aération avec des arômes de jus de cassis, de cerises noires, de nombreuses épices douces, d'aiguille de pin, de légère réglisse, et d'élevage distingué en arrière plan. La bouche est très veloutée en attaque, les sensations sont ascendantes, le milieu de bouche est charnu, très corsé et d'une grande concentration tout en conservant un élégant velouté de texture. La finale est longue, maintenue par des tannins plus fermes, d'un très bon équilibre dans le contexte du millésime et persistante. Note plaisir 16,5
A suivre...