Balade au cœur de la texture harmonique du groupe. Un degré de plus dans la guimauve, la créativité reste de mise sans jurer sur le style, la patte Coldplay. Accompagner en ressentis littéraires l’enchaînement des morceaux.
Life in Technicolor monte en puissance dans un enveloppement de sons. L’arc-en-ciel introductif, la musique avec un appel modulé, l’invitation au voyage du Cemeteries of London. « Singing la la la la… hey hey ». Les sphères s’entrechoquent et l’élévation des sens transcende pour toutes les mises en garde. Appréhension du monde, mais tentative de l’entraîner vers ces notes épurées.
Reprise rythmée de Lost avec une lancinante présence de « Tokatokatoc ! », sans doute une électrique bien manipulée… La cathédralesque présence vocale de Chris Martin balance notre âme dans cette initiation à la mélodie panoramique, mieux : au 360° de présence musicale.
Le nostalgique 42, piano et cordes vocales pour lancer la deuxième partie en percussions et raclements instrumentaux, comme un éclatement paroxystique, cymbales en furie, guitares débridées, touches appuyées… La boucle finale, pour rejoindre la sérénité attristée du début.
Le voyage s’approfondit au Soleil levant : Lovers in Japan. Du sentimental à plein nez. Mon imperméabilité à l’anglais m’ouvre les plus abyssaux vagabondages… Cette superposition, à l’infini, de sons entremêlés, s’enfonçant dans le silence harmonieux, porteur, comme transition vers la phase apaisante du morceau à tiroirs.
Il ouvre finalement vers le Yes, révélateur des zones plus graves de la maître et transparente voix. Toujours une matrice de quelques notes subjuguantes qui lie la mélodie. Rien à espérer de l’univers : juste le contraindre à ces quelques parenthèses d’intime communication. Le second volet du Yes se tapisse de sons électriques et d’un retour inspiré d’aigus de l’interprète aérien.
Les violons prennent le relais pour une coloration enthousiaste : Viva la Vida propose l’éclatement merveilleux des sons, comme un printemps prometteur, résolument optimiste, chargé de projets, quelles que soient les embûches. Poursuivre, y croire d’un cœur vaillant, malgré la fin cadavérique.
Violet Hill sonne comme une sentence : l’insouciance ne peut résister aux saletés environnantes, aux désespérances cumulées. Et toujours cet(te) voix-piano pour conclure sans fard, sans décorum.
Strawberry Swing invite à la ronde chaleureuse d’une joyeuse fin de banquet. Les échanges ont été sans concession, mais sans trahison, et la confiance émerge pour construire ensemble, dans une diversité assumée. Allons vers ce monde, celui sous nos yeux, pour l’ennoblir par une attentive présence, sans coup bas, sans égoïsme minant. Coldplay à l’unisson !
Death And All His Friends centre sur l’essentiel. Ce message, repris en puissance par les instruments en rythmiques et en relief décisif pour nous faire rejoindre la figure multigéométrique de l’embrasé Coldplay. Ainsi nous quitte-t-il, que pour quelques instants pour retirer la moelle mirifique du cœur mélodieux. Jusqu’au prochain départ, à l’effleurement d’une touche qui de source coule : PLAY !