Si les niveaux intermédiaires de lipoprotéines de haute densité (high density lipoprotein) ou » bon » cholestérol sont facteurs de longévité, ce n’est plus le cas s’ils sortent de la fourchette souhaitable, même par le haut. Trop faible ou trop élevé, le bon cholestérol HDL devient alors facteur de risque de décès prématuré. Ces données d’étude de l’Université de Washington, présentées Clinical Journal of the American Society of Nephrology révèlent une relation inattendue entre une augmentation trop élevée du HDL et la mortalité précoce.
Le » bon cholestérol » HDL qui transporte le cholestérol vers le foie contribue à maintenir les artères en bonne santé, alors que le » mauvais cholestérol » LDL, lorsqu’en excès, favorise la formation de dépôts sur les parois des artères, ce qui entraîne un durcissement et rétrécissement des artères, l’athérosclérose, le facteur de risque majeur d’accident vasculaire cérébral (AVC) ou de crise cardiaque. Jusqu’ici les lipoprotéines de haute densité étaient connues pour contribuer à réduire le risque d’accident vasculaire cérébral (AVC) et de crise cardiaque, cette large étude épidémiologique montre que des taux trop élevés ne sont pas bénéfiques.
Les chercheurs de Washington ont rapproché les niveaux de cholestérol HDL et les mesures de la fonction rénale chez plus de 1,7 million d’anciens combattants de sexe masculin suivis durant une dizaine d’années. Leur analyse montre que,
· les patients atteints de maladie rénale ont souvent des niveaux inférieurs de cholestérol HDL, ce qui pourrait expliquer leur risque accru de décès prématuré ;
· mais il existe aussi une association -à éclaircir- entre des niveaux élevés de cholestérol HDL et le risque dedécès prématuré chez ces patients ;
· des niveaux de HDL cholestérol trop élevés comme trop faibles sont associés à un risque accru de décès et quel que soit la santé rénale des participants. Ainsi l’étude aboutit à une relation entre les niveaux de cholestérol HDL et la mortalité en forme de » U « , avec un risque de décès accru aux deux extrémités du spectre.
La nécessité d’une meilleure compréhension de la relation entre les "différents cholestérols" et les résultats cliniques associés : certes les données de cette étude peuvent expliquer les résultats de certains essais cliniques qui suggèrent l’absence de bénéfice avec des taux de cholestérol HDL augmentés. Rappelons cette étude américaine qui montrait que, dans certains cas, le cholestérol HDL ou » bon cholestérol » peut entraîner une inflammation des vaisseaux sanguins et augmenter le risque de crises cardiaques.
Le débat est idem autour du » mauvais cholestérol » ou LDL (Low Density Lipoproteins), car si le principe généralement retenu est que le LDL obstrue les artères et constitue un facteur de risque de maladie cardiovasculaire, certaines études réfutent aussi le lien entre le cholestérol LDL et la maladie cardiaque.
Faire la distinction entre bonnes et mauvaises graisses peut être un peu simpliste : Le cholestérol est ainsi, depuis longtemps envisagé, de manière positive ou négative, selon la façon dont il est véhiculé dans le sang. Cependant, concluent les auteurs, il reste nécessaire que d’autres grandes études épidémiologiques apportent une meilleure compréhension de la relation entre cholestérols et les résultats de santé.
Source: Clinical Journal of the American Society of Nephrology Aug. 11, 2016 doi: 10.2215/CJN.00730116 High density lipoprotein cholesterol and the risk of all-cause mortality among U.S. veterans
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