Paris Expo – La Mode au Moyen Âge, Tour Jean sans Peur
A découvrir actuellement et jusqu’à la mi-janvier 2017, une nouvelle exposition temporaire au sein de la Tour Jean Sans Peur à Paris.
La mode au Moyen Âge
Une exposition nous donnant un aperçu non pas du vêtement médiéval en général, mais de la tendance forte à la fin du Moyen-Âge pour une mise en valeur du corps, permettant à l’aristocratie de paraître de se distinguer.
Les tailleurs rivalisent d’ingéniosité afin de mettre en valeur la silhouette et la richesse du propriétaire (fourrures, bijoux, tissus précieux) qui aime l’extravagance (coiffes hautes, poulaines démesurées). Ce sont là les prémices des phénomènes de mode tels que nous les connaissons de nos jours.
Vêtements reconstitués et détails d’enluminures permettent de rentrer dans l’univers de la mode médiévale. Un atelier rend compte de l’entretien des tissus et du métier de tailleur.
Une exposition axée autour de trois thèmes…Le paraître
Si, jusqu’au XIIIè siècle, les vêtements se portaient larges, une véritable révolution débute dès l’aube du XIVè siècle. Les vêtements amples font désormais place à des tenues ajustées. La cotte féminine, pourvue d’un décolleté souligne la poitrine, la taille et les hanches. Le corps masculin est mis en valeur par un pourpoint, sorte de veste matelassée, et de longues chausses grainant les jambes. Le buste, artificiellement rembourré, est saillant et la cambrure marquée. Les moralistes ont très tôt fustigé cette mode effronté, comparant ces hommes au corps étriqué à des lévriers.
Au XVè siècle, l’esthétique vestimentaire masculine et féminine se distingue plus nettement. Pour les hommes, la mode est aux carrures larges, aux torses longs et aux tailles abaissées. Au contraire, la silhouette féminine dessine un buste court et étroit, et une taille haute.
Les sous-vêtements s’adaptent aux modes nouvelles. L’ampleur des chemises se réduit, la langueur des braies ou caleçons masculins s’amenuise au cours du XVè siècle. En guise de soutien-gorge, les femmes bandent au besoin leur buste ou bien usent de «robes à sachets de poitrine».
Se jouer du vêtement
Les cours sont les lieux privilégiés de l’excentricité. Les artisans des princes rivalisent d’inventivité, aussi bien dans la forme des vêtements que dans leur ornementation. Le vêtement aristocratique comprend de nombreux accessoires et décorations : ceintures d’orfèvrerie à clochettes, découpures ornant le bas des robes ou les poignets des manches, broderies de fils d’or et de pierres précieuses.
Les couvre-chefs suivent ces excentricités. Les élégants jouent sur les multiples manières d’ajuster leur chaperon tandis que les élégantes portent des coiffes de plus en plus aériennes, comparables aux voilures d’un navire.
La chaussure s’affine, donnant naissance au XVè siècle à la poulaine, dont l’extrémité démesurée est rigidifiée par un rembourrage de mousse ou par une baleine. Pour déambuler dans les rues boueuses, rien de tel que les patins ou socques, sorte de sur-chaussures à semelle épaisse munies d’une lanière.
L’habit fait le moine
Pour les moralistes, le vêtement est le reflet de l’âme. Dès le XIIIè siècle, des lois somptuaires sont promulguées, obligeant chacun être vêtu d’une façon qui reflète son sang dans la société.
Le vêtement est l’expression de la dignité, mais aussi de l’exclusion. Seuls les déguisements revêtus lors des fêtes permettent, pour un temps, un bouleversement des valeurs.
L’aristocratie aime à se distinguer en arborant sur les vêtements armoiries et emblèmes personnels, appelés devises, à la fois ornementations et véritables outils de communication.
Les princes attachent une grande importance à leur garde-robe et disposent de tailleurs à demeure. Certains pelletiers, brodeurs ou chapeliers sont fournisseurs officiels. Leur atelier en ville se trouve auréolé d’un prestige qui attire une clientèle fortunée, avide de copier la mode aristocratique.
- 20, rue Étienne Marcel – 75002 Paris
- Jours & horaires de l’exposition : Du mercredi au dimanche de 13h30 à 18h30, jusqu’au 15 janvier 2017
- Tarifs : Individuels 5€ & 3€