zazous cortanze 2e guerre mondiale
Le livre :Josette, Pierre, Jean, Sarah, Charlie, Marie, Lucienne se retrouvent au Café Eva chaque jour pour parler de la pluie et du beau temps, boire un café, flirter, évoquer le jazz, leur passion pour le swing. Au cœur du Paris des années 1940, les zazous rêvent de liberté, d'avenir et de légèreté. Leur jeunesse insouciante est leur combat dans ce Paris occupé par les allemands, où le couvre-feu, les exécutions d'otages, les restrictions alimentaires et des libertés font partie de leur quotidien. Mais peut-on se permettre de flâner et danser en ce temps de guerre ?
Autour du livre :J'ai été attirée par cette photo de couverture d' André Zucca qui mêle insouciance et gravité.
J'ai beaucoup aimé ce roman de Gérard de Cortanze qui nous fait aimer ses " zazous ", cette jeunesse insouciante et effrontée qui a vraiment existé pendant la seconde guerre mondiale. Il nous fait revivre ces années de guerre, la progression du conflit, la vie quotidienne des français et plus particulièrement des parisiens pendant cette époque.
Les zazous m'ont fait penser à un groupe d'amis que j'ai depuis la fac, les " mezzos ", groupe né de répétitions de chorale et avec qui nous avons chanté, refait le monde au bar, ri, pleuré, voyagé, été aux mariages des uns, vu la naissance des enfants des mezzos, bref, tant partagé et que nous continuons à faire plus de 10 ans après !
Un roman qui fait écho à la volonté de continuer à vivre, aimer, se promener, aller boire un café en terrasse avec des amis, aller au concert alors que des terroristes ont attaqué ces symboles de liberté lors des attentats aux terrasses de café parisiens, au concert du Bataclan, au match de foot du Stade de France en novembre 2015 et sur la promenade des anglais, à Nice, en juillet 2016.
Et si vivre en toute liberté sans céder à la peur était une façon parmi d'autres de résister ?
Une belle découverte de la belle plume de Gérard de Cortanze que je ne connaissais pas.
Gérard de Cortanze est un écrivain français né en 1948.
Ecoutez la chanson " Swing Troubadour " de Trenet que nos zazous aimaient.
Les citations : " Un vrai mouvement est en train d'éclore dans une partie de la jeunesse de France. Tous ces fans de jazz, qui ont le swing dans le sang, sont bien plus que des hurluberlus aux tenues excentriques, bien plus que des jeunes égarés que les hérauts de la collaboration surnomment par dérision " les petits swings ". On dit même que des mouvements semblables ont fait leur apparition en Belgique, en Hollande, et même en Allemagne. " " Que faut-il faire dans cette France d'aujourd'hui quand on a entre treize et vingt et un ans, c'est-à-dire qu'on fait partie, selon la nouvelle catégorie mise en place par l'Etat Français, des J3 ? Faut-il tout abandonner de sa jeunesse, de sa frivolité, voire de son immaturité ? Faut-il ne plus aller à ces faux cours de danse, lesquels, une fois porte close et rideaux baissés se transforment en bal ou en boîte de nuit ? Faut-il ne plus aller ni au cinéma, ni au théâtre, ni à la piscine Molitor, si grande, si propre, si splendide mais bourrée de nageurs boches ? " " Face à tout ce sang, est-il nécessaire de poursuivre les actions zazoues qui pourraient paraître dérisoires ? C'est une question récurrente. La réponse est " oui ". Il faut les poursuivre. Chacun se bat avec ses armes. Celles des zazous : la dérision, la provocation, le grain de sable qui grippe la machine. D'ailleurs, la consigne lancée de Londres par la BBC va dans ce sens : elle ordonne de cesser les attentats individuels contre les militaires allemands. La contradiction n'a jamais été aussi grande entre ceux qui veulent agir par les armes et ceux qui préfèrent le travail de sape, le lent travail de la mer qui ronge une falaise, de l'eau qui fait s'écrouler les rives du fleuve. Et s'amuser, se couvrir de vêtements voyants, écouter une musique haïe par les Boches et les collaborateurs, c'est leur montrer que la vie continue, qu'on ne veut pas mourir. "