Les jeux sont faits pour que nos vœux soient réalisés.
Un peu, beaucoup, de mieux en mieux...
La plus petite épreuve fait triompher l'esprit de l'olympisme qui pense et récompense tout autant le mérite que la réussite, l'effort que les plus forts, l'art que le hasard, la nature que la culture.
Et permettez-moi de le souligner avec une pointe de cynisme : ces jeux ne font qu'accentuer l'inégalité parmi les hommes en glorifiant leurs rivalités.
Le combat ne fait rien d'autre que creuser le fossé qui existe déjà entre ceux qui sont en haut et ceux qui sont en bas.
La racine grecque : Agon, on la retrouve aussi bien dans Antagonisme que dans Agonie. Parce qu'il s'agit, le plus souvent d'une lutte à mort, pour la vie contre la mort virtuelle, mais réelle aussi ; symbolique mais qui peut tourner au tragique aussi.
Nous assistons à des étoiles qui naissent. Mais nous n'offrons aucune assistance aux étoiles qui meurent. Il y a un danger, jeu dangereux qui entretient notre flamme mais qui l'éteint aussi, pour replonger de nouveau, la majorité des athlètes dans l'obscurité, comme pour leur rappeler qu'il n'y a pas plus obsolète que la vanité.
Il faut sans cesse recommencer pour l'amour de la gloire et de la célébrité.
Que les meilleurs gagnent. Quitte à ce que tous les autres perdent. La face et la trace.
Les honneurs ne vont pas sans les déshonneurs...
La tête haute et les têtes basses. Usain Bolt et les autres. Les États-Unis et les États punis.
L'olympisme les réunit sans distinction de couleur, de race ou de religion. Tutti frutti!
Je me frotte les yeux en assistant à une partie de ping-pong entre une française et une allemande, parce que j'avais du mal à les distinguer l'une de l'autre... je ne pouvais m'identifier à l'une sans m'identifier à l'autre parce qu'elles se ressemblaient comme deux gouttes d'eau, elles étaient de race jaune, toutes les deux comme pour bien ironiser sur le concert des nations, à ne pas confondre avec le cancer qui détruit nos cellules sans modération...
Là il s'agit d'apport, de renforts, d'import export pour nous rappeler la primauté de l'humain ou de l'humanité. C'est ce qui explique désormais que la plupart sont drapés avec des drapeaux qui ne correspondant pas à la couleur de leur peau. C'est le jeu qui ne tient compte, ni de la géographie, ni de l'histoire... un suppositoire pour nous faire avaler nos identités provisoires.
Usain Bolt s'est radicalisé on dirait.
Avant de courir, je l'ai vu se signer trois fois au nom du père, du fils et du saint esprit. Encore un saint bol laïc pour se remettre en mémoire :
Les trois étages : l'or, l'argent et le bronze
Les trois âges : l'âge des dieux, l'âge des héros et l'âge des hommes
Et les trois montages : ceux qui sont bien dedans, ceux qui sont mal dedans et les plus nombreux qui sont dehors pour bénir ceux qui sont bien dedans et maudire ceux qui sont mal dedans.
Comment on les appelle déjà ? Les sans dents, je crois. Qu'importe le flacon, pourvu que nous importions...
Ah! Notre chinoise de France a perdu contre la chinoise allemande... pas de bol et je ne ris pas... parce qu'il n'y a pas plus sacré que le droit du sol... olympique.