Les cadres aussi encaissent

Publié le 18 juin 2008 par Bernard Carlier

 

Extraits d’article de L’Expansion (juin 2008)

Les plus-values potentielles se sont effondrées, mais les sommes touchées se sont envolées.

« Passer avec ses stock-options de la plus-value virtuelle au gain réel et voir la somme enfin créditée sur son compte est un grand moment », raconte, encore émoustillé, le cadre d’une multinationale automobile, copieusement stocké. En 2007, des milliers de cadres ont partagé cette émotion. Au total, la plus-value encaissée se monte à 3,34 milliards, en hausse de 50 % sur un an. Au sein de Vinci, les 1 600 privilégiés revendiquent, en moyenne, 250 000 euros chacun.

Ceux de Vallourec - environ 200 bénéficiaires - approchent même le million d’euros.Tout cela à condition d’agir dans un environnement boursier avantageux. Car certains cadres généreusement dotés se sont fait étriller par la crise financière. En un an, les gains potentiels totaux sont passés de 17,5 à 9,5 milliards.

Exemple chez Renault : une baisse de 30 % du cours de l’action, et des espérances de gain divisées par trois. A la Société générale, les 4 500 stockés paient leur tribut à l’affaire Kerviel. Les voilà avec « seulement » 12 000 euros chacun, contre 220 000 euros un an plus tôt.Pour éviter les sueurs froides, Danone expérimente une autre forme de gratification : « Les cadres reçoivent maintenant des bonus liés à la performance réelle du groupe et non à son appréciation boursière », explique Pascal Desbourdes, directeur de la rémunération du géant agroalimentaire. Schneider, BNP Paribas ou encore Suez distribuent eux des actions gratuites.

Le gain est certain, mais les dotations se font beaucoup moins généreuses qu’avec les sulfureuses options. Les cadres de ces groupes ne rêveront plus aux millions virtuels des stocks mais à un treizième ou quatorzième mois toujours bon à prendre.

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