En s'intéressant à l'embourbement de militaires dans le désert d'Afghanistan, Clément Cogitore prend avec son premier film un risque. Ouvert d'esprit, le jeune auteur ajoute une corde à son arc en instillant un élément fantastique : que se passerait-il si les soldats disparaissaient mystérieusement les uns après les autres ? Au vu du résultat, on peut se réjouir de voir encore naître des long-métrages risqués comme Ni Le Ciel Ni La Terre.
Le scénario a l'intelligence de traiter les genres au cœur du projet (guerre et fantastique) avec une délicate retenue. Le cadre que plante Cogitore dès les premières secondes du film est ancré dans un réel angoissant. Celui-ci tient à la fois de la dangerosité des lieux et d'un soupçon de surnaturel grandissant mais jamais envahissant. On est retenu par un fil tendu, rendu encore plus palpable par les comédiens.
En soutien à la fois robuste et fragile se tient la mise en scène. Clément Cogitore a été à la fois plasticien et documentariste. Son expérience lui permet de créer un état de réalité, d'agrémenter les personnages d'une épaisseur palpable et de nous offrir un sens du cadre apportant un souffle à l'ensemble. Dans les coins déserts de ce sanctuaire naissant naît une vibration émouvante. Un premier film en forme de belle promesse.
Ni Le Ciel Ni La Terre est disponible en DVD et en VOD. Notre rédactrice Marion Chapotout avait déjà donné son avis à la sortie cinéma.