" Trump touche à quelque chose. Secrètement tout le monde en a assez du politically correct et de jouer les lèche-bottes. Nous somme une génération de moumounes, tout le monde marche sur des oeufs. On voit les gens se faire accuser de racisme pour toute sortes de choses. Quand j'étais petit tout ça n'était pas appelé du racisme".
Il s'agit de la citation exacte de Clint Eastwood du 4 août dernier.
Ses mots sont justes.
Trump touche à quelque chose. Quelque chose qui est très proche du racisme. Le racisme c'est d'abord de l'ignorance et de la peur. Trump incarne ces deux choses pleinement. Et les gens 'y reconnaissent dans l'ignorance et la peur. Je ne trouve pas que c'est si secrètement que les gens en ont assez du politically correct, mais ça aussi c'est vrai. Une phrase comme "nous sommes une génération de moumounes" reste assez vague pour que nous ne puissions la commenter proprement. Les voteurs seront de 3 à 4 générations différentes, alors de qui parlent-ils? Il doit vouloir parler des baby-boomers, génération duquel il n'a jamais fait parti étant né 14 ans avant l'appellation de ce terme. Les boomers (1945 -1964), n'ayant souffert aucune guerre (ou peu). sont beaucoup plus nombreux que tout autre génération et sont dans des rôles de décideurs mondiaux encore en majorité. Sont-ils moumounes et marchent sur des oeufs? Peut-être, ça ce discute. C'est là que Clint commence à déraper.
"On voit les gens se faire accuser de racisme pour toute sortes de chose". Oui.
"Quand j'étais petit, tout ça n'était pas appelé du racisme". Oui.
Mais non.
Il s'agit bien d'une vérité, mais il ne s'agit pas d'une vérité concluante.
C'est comme si un père se trouvait dans la cuisine avec son fils de 39 ans, tous deux affamés, mais désemparés et impuissants sur l'heure du souper, et que le père lui disait : "moi, ma femme me préparait des choses à manger au moins pour des situations du genre". Ceci ne justifie pas cela.
Un homme de 39 ans, de nos jours, doit être en mesure de se débrouiller dans une cuisine. Le monde évolue.
Clint a lancé cette phrase comme si ce qui n'était pas du racisme dans les années 30 (quand Clint avait entre 1 et 10 ans) ne devait pas être aujourd'hui réfléchi avec plus de maturité sociétaire.
Quoi d'autre Clint?;
Dont j'aime les parcours artistiques, derrière la caméra, à l'image et à l'oreille (car Eastwood est un buff de jazz comme moi et choisit d'amirables trames pour certains de ses films en plus de jouer lui-même) mais qui, comme vieil homme de 86 ans, me fait aussi beaucoup grincer des dents.
Quoi d'autre Clint n'a pas changé depuis les années 30?
-Les lois Jim Crow qui étaient une série d'arrêtés et de règlements promulgués généralement dans les municipalités ou les États du Sud des États-Unis et qui visaient à séparer les noirs des blancs dans les lieux publics ? Pour Clint, petit, ce n'était pas raciste. Mais quand Clint a eu 35 ans, la société a fait son mea culpa et à considérer que tout ça était discriminatoire et raciste. En 1965. La société est devenu moumoune dirait Clint.
-Un service militaire ségrégationnaire? Clint avait 12 ans quand on a permis aux premiers afro-Étatsuniens d'être autre chose que des assistants aux chefs cuisiniers dans l'armée.
-Avoir un Président Noir? Une pure folie ne serais-ce que le penser, avant la fin des années 70.
-L'impôt par tête? Un impôt unique imposé à toutes les têtes, peu importe le revenu, remplacé depuis par l'impôt personnalisé selon ses revenus personnels.
-Le Ku-Klux-Klan et l'opposition au lynchage des noirs sans procès?
-Quand Clint a 30 ans, son Président cocufie sa femme à outrance et c'est si normal que les journalistes le savent, sont complices et n'en soufflent aucun mot. Quand Clint en a 66, son Président fait la même chose et c'est devenu inacceptable.
-Utiliser des propose racistes? sexistes? Ça n'a pas changé depuis les années 30?
Toutes ces choses ont non seulement changé, mais on les appelle aussi des évolutions.
Comme l'idée de voir une femme gouverner le plus puissant pays au monde.
Une idée qui ne s'inscrit pas au baromètre des années 30 de Clint Eastwood.
Il l'a même confirmé en disant, puisqu'il y a Hillary, je n'ai pas le choix d'y aller avec Trump.
Oui, Donald Trump touche à quelque chose.
Au contraire du progrès.
À l'ignorance et la peur.
Clint viellit mal.
Pas une raison pour que l'ensemble des États-Unis fassent pareil.