Le Brussels Summer Festival a peut-être connu la pire journée de sa 15ème édition. Dès la matinée, le ciel n'a eu de cesse de cracher sa mauvaise humeur sur le sol bruxellois donnant à ce jeudi 11 août 2016 un avant goût de l'automne. Et ce n'est pas seulement la pluie qui a joué les trouble-fêtes, les températures étaient également de la partie ne dépassant pas les 15 degrés.
Pendant ce temps, on se souviendra en relisant cet article dans quelques mois que Marseille, Lisbonne et Madère se battent contre les pires incendies de forêts jamais enregistrés dans ces régions.
Il est 18h30, je me retrouve dans la file pour me rendre au concert d' Hyphen Hyphen. Premier jour pour la troisième scène du festival, celle de la Place des Palais. L'entrée se fait dorénavant par le Parc Royal. Sécurité oblige, deux files ont été créées : la fastlane pour les festivaliers sans sac et l'autre pour les porteurs de sacs. Etonnement, c'est la seconde qui est moins longue. Chaque file est coupée en deux : les filles d'un côté, les garçons de l'autre. Arrivé devant le vigile, il confisque votre parapluie et vous offre un poncho Ethias à la place. Le temps de se faire fouiller, de prendre des tickets boissons, de retrouver l'ensemble de ses amis, il est 19h lorsque nous arrivons sur le devant de la scène et profitons enfin du concert.
Nous décidons ensuite d'aller voir Keziah Jones au Mont des Arts. Nouvelle file d'un quart d'heure, nouvelle fouille plus ou moins minutieuse. Lorsque le concert démarrera, les vigiles de la sortie se décideront (enfin) à prendre les hommes de la file de l'entrée pour activer plus rapidement leur accès.
Cette indispensable sécurité commence à être lourde à supporter. Tellement que mes amis voulant voir La Grande Sophie à la Madeleine ont décidé de regarder au loin le concert de Balthazar à la Place des Palais afin d'éviter cette énième file interminable. D'autres festivaliers ont fait de même.
Heureusement que la météo a aidé les organisateurs, les festivaliers étaient peu nombreux tant pour Hyphen Hyphen que pour Keziah Jones, je n'ose imaginer la file pour Louane samedi après-midi...
Je suis allé à la Madeleine, nous confie un autre festivalier, mais j'ai eu le malheur de sortir pour fumer. Alors que l'année dernière, il y avait un enclos pour les fumeurs, cette année, nous nous retrouvions dans la rue et, du coup, j'ai du refaire la file pour rentrer à nouveau. Elle démarrait rue de la Madeleine ! Vous vous imaginez ? Bon, maintenant j'ai compris, je n'irai plus fumer.
Une troisième personne nous confie qu'elle ne comprend pas le système de fouille.
Ils prennent les parapluies mais moi, ils m'ont laissé avec mon cubi de vin dans mon sac et n'ont jamais fouillé celui que j'avais sur le devant qui contient quand même une chaise pliable.
Je pense que nous ne pouvons plus aller d'un lieu à un autre. Nous devons choisir une scène et y rester.
... ou partir avant la fin pour arriver avant les autres !
La sécurité est certainement devenue le plus gros problème pour les organisateurs de telles manifestations qui cherchent toutes les solutions possibles pour que la fête se poursuive avec un minimum de désagréments pour leurs clientèles. Bien sûr qu'elle est indispensable, jamais nous ne remettrons cela en cause. Par contre, elle obligera peut-être les organisateurs à revoir le modèle du BSF. A Spa, par exemple, c'est tout le centre ville qui a été bouclé pour les Francofolies. Impossible à Bruxelles ? Il faudra peut-être changer l'emplacement de la scène du Mont des arts pour créer un enclos plus vaste mais unique avec celui de la Place des Palais.
Je me souviens d'avoir eu un sentiment de tristesse lorsque je m'étais rendu, en juillet dernier, à une fête lors du SoFilm SummerCamp. Je regardais cette jeunesse danser et s'amuser en toute insouciance sur les quais de l'île de Nantes. Aucun policier, aucun militaire, aucune fouille à l'horizon. Juste des rires, de l'amusement, de l'alcool et de la musique. Je me souviens d'avoir eu une larme à l'oeil en me disant que tout ça était du passé pour nous bruxellois.