La capitulation britannique, par un peintre largement postérieur
En ce 12 août, Buenos Aires fête le deux-cent dixième anniversaire de la Reconquista, la victoire des Portègnes contre le corps expéditionnaire britannique, commandé par le général Beresford, sous l'impulsion de Francisco de Miranda, qui fut très surpris et blessé de constater que les Britanniques avaient tenté de s'emparer d'un morceau de l'Empire colonial espagnol alors que dans sa stratégie, ces corps expéditionnaires envoyés à Buenos Aires au sud et à Caracas au nord devaient aider à libérer le sous-continent du joug espagnol.Les troupes régulières ayant quitté la ville pour accompagner le vice-roi parti mettre le trésor royal à l'abri à Cordoba, les civils portègnes s'étaient rangés sous les ordres du capitaine du port de Buenos Aires, un certain Jacques de Liniers, natif de Niort, en France, dont l'exploit allait lui valoir d'être nommé vice-roi par le tribunal de Buenos Aires (audiencia). Le premier et le seul vice-roi d'Espagne à avoir été nommé sous la pression des habitants de la colonie plutôt que par le Roi à Madrid. Le héros de la résistance a laissé son nom à un quartier de Buenos Aires.
Une messe sera célébrée ce matin à la Basilique du Rosaire (Santo Rosario), au couvent dominicain de la ville, à 10h30, en présence de représentants des corps constitués et d'un important détachement du régiment des Patricios, créé à cette occasion par Liniers et commandé un temps par Manuel Belgrano en second, le tout premier régiment de la future Argentine. Ces fantassins seront présents dans leur bel uniforme de parade qui date de la création ; vareuse azur, pantalon blanc et ceinture rouge, plus le haut de forme à aigrette. Les régiments britanniques n'ont qu'à bien se tenir. Au rayon de l'allure, ce n'est pas toujours eux qui gagnent.