L’exercice physique est de plus en plus évoqué comme un traitement à part entière et plus qu’un facteur de mode de vie sain comme le moyen de prévenir une foule de maladies chroniques, pour ne pas dire toutes. La démonstration est faite avec cette large méta-analyse qui démontre que des niveaux d’activité physique plus élevés que le minimum recommandé vont réduire considérablement le risque de 5 grandes maladies. D’une certaine manière, cette analyse remet ainsi en cause les recommandations de base de pratique de l’activité physique.
Ces 5 grandes maladies chroniques sont les cancers du sein, de l’intestin, le diabète, les maladies cardiaques et les accidents vasculaires cérébraux (AVC). Des conclusions qui viennent s’ajouter aux multiples études qui suggèrent les bienfaits de l’activité physique pour la santé mais avec une précision supplémentaire : l’idéal est de pratiquer un peu plus que le niveau recommandé par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) soit un minimum de 600 équivalents métaboliques (MET) minutes par semaine.
Les chercheurs d’instituts américains et australiens ont analysé les résultats de 174 études publiées entre 1980 et 2016 dans les bases de données PubMed et Embase, sélectionné 174 études portant sur les associations entre l’activité physique (tous types) et au moins l’une des 5 maladies étudiées et précisé les associations entre l’activité totale physique et au moins une de ces 5 maladies. Précisément, ont été slectionnées, 35 études portant sur le cancer du sein, 19 sur le cancer du côlon, 55 sur le diabète, 43 sur la maladie cardiaque ischémique et 26 sur l’accident vasculaire cérébral ischémique. L’analyse confirme qu’un niveau plus élevé d’activité physique hebdomadaire est associé à un risque réduit de ces 5 maladies.
ØMais, plus intéressant, ils évaluent à un niveau d’activité total de 3.000-4.000 minutes MET par semaine, le seuil à partir duquel les bénéfices de l’activité physique deviennent plus flagrants. Cela comprend l’activité physique du quotidien comme monter des escaliers, aller au travail à pied (soit au maximum 3.000 minutes MET) et la pratique de l’exercice physique. Mais ces résultats suggèrent que l’activité physique totale doit être bien plus élevée que le niveau minimum recommandé.
· Comparativement aux personnes insuffisamment actives (activité totale <600 minutes MET / semaine), la réduction des risques pour les personnes qui pratiquent à des niveaux élevés (≥8000 MET minutes / semaine) est estimée à
– cancer du sein : 14%
– cancer du côlon : 21%
– diabète : 28%
– maladie cardiaque ischémique : 25%
– accident vasculaire cérébral ischémique :26%
· Logiquement, au-delà d’un certain seuil de pratique, aux environs de 9.000 minutes MET, le gain marginal de réduction des risques devient moins important.
Des implications importantes :
– Les données en elles-mêmes permettent de sensibiliser et de préciser les effets de ce que l’on considère en général comme un simple facteur de mode de vie et qui se révèle ici d’une importance considérable pour la prévention des maladies chroniques.
– Même si de nombreuses études ont déjà regardé la variabilité des effets en fonction de l’intensité ou du type d’activité, le sujet mérite de nouvelles recherches pour préciser les réductions de risque avec une activité physique intense de courte durée ou une activité physique plus légère de plus longue durée.
– La pratique de l’activité physique pourrait en effet être un rempart naturel à la hausse de prévalence de ces 5 maladies, liée au vieillissement de la population, commentent les auteurs qui appellent à plus d’investissements dans les interventions visant à promouvoir l’activité physique.
Bien que des niveaux plus élevés d’activité soient significativement associés à un risque plus faible pour toutes les maladies, les principaux gains en réduction du risque sont enregistrés à des niveaux de 3000-4.000 minutes MET / semaine).
Source: BMJ2016;354:i3857 09 August 2016 Physical activity and risk of breast cancer, colon cancer, diabetes, ischemic heart disease, and ischemic stroke events: systematic review and dose-response meta-analysis for the Global Burden of Disease Study 2013
Plus de 100 étudessur l’Exercice physique
N.B. Quelques repères :
• 600 MET-minutes/semaine correspondent pour un sujet de taille et corpulence moyennes à 3 jours ou plus d’activité intense durant au moins 20 min par jour ou 5 jours ou plus d’activité d’intensité modérée et/ou de marche durant au moins 30 min par jour ou 5 jours ou plus d’activité combinant la marche, des activités d’intensité modérée ou élevée.
• 1500 MET-minutes/semaine correspondent à une activité intense au moins 3 jours par semaine
• 3000 MET-minutes/semaine correspondent à 7 jours ou plus d’activité combinant la marche, des activités d’intensité modérée ou élevée.