« A une certaine époque, et encore aujourd’hui, il était "politiquement correct" de dire que c’en était fini de la tradition et que l’on faisait des choses totalement nouvelles. Schoenberg, qui a fait quelque chose de complétement nouveau, a toujours insisté sur le fait qu’il se situait dans la tradition, car à son époque, il était "politiquement correct" de se déclarer dans la continuité. Finalement, peu importe ce que les artistes prétendent, je crois qu’il y a toujours des influences et un lien avec la tradition. Selon moi, la nouveauté consiste toujours en une nouvelle combinaison de choses qui existent déjà. »
György Ligeti, « La curiosité comme seule constante », Entretien avec Jean-Pierre Derrin, Programme du Châtelet, 1996-1997, cité in Karol Beffa, György Ligeti, Fayard, 2016, p. 110.
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« Dès qu’un nouveau pas est franchi, il fait partie du passé, et une quantité d’embranchements possibles s’offre pour la prochaine étape.
Cette nouvelle étape est-elle arbitraire ? La question concerne aussi la valeur d’une œuvre d’art au sein d’une culture, c'est-à-dire au sein des conventions en usage. Si je me soumets totalement à la convention, mon produit est sans valeur. Si je me situe en dehors de toute convention, il n’a pas de sens. Le renouvellement des arts s’est toujours effectué à travers une modification graduelle de ce qui existait déjà.
Györgi Ligeti, Neuf Essais sur la musique, cité in Karol Beffa, György Ligeti, Fayard, 2016, p. 138.