Par Talia Stiegler - 11/08/2016 | 5:02
Cette grève a été entamée pour protester contre la loi donnant des pouvoirs spéciaux aux forces de sécurité dans la région du Manipur, Etat du nord-est du pays dont elle est originaire.
Surnommée dans son pays la "Dame de fer indienne" ou encore la "Dame de fer du Manpur", Irom Sharmila avait décidé le 5 novembre 2000 de cesser de s'alimenter, trois jours après avoir assisté près de chez elle à un massacre de dix civils, vraisemblablement tués par des groupes paramilitaires. L'insurrection séparatiste à laquelle la région fait face avait amené les législateurs à adopter en 1990, une loi qui donne des pouvoirs spéciaux aux forces de sécurité locales.
Son action a valu à Irom Sharmila d'être mise en état d'arrestation par les autorités qui évoquent une tentative de suicide, considérée en Inde comme un acte criminel. Internée depuis à l'hôpital Jawarharlal Nehru d'Imphal et nourrie de force par une sonde, elle a systématiquement refusé, lors de ses 400 comparutions au tribunal, de cesser son jeûne.
Lors de son dernier passage au tribunal le 9 août dernier, celle qui a été qualifiée de " prisonnière d'opinion " par Amnesty International, a déclaré qu'elle entamait une nouvelle voie, sa grève de la faim n'ayant donné aucun résultat. Elle a été libérée contre une caution de 150 dollars après s'être engagée par écrit devant un tribunal à mettre fin à sa grève de la faim.