Storytelling d’Italie

L’Italia rimane l’Italia.

Mon storytelling estival a fait étape en Italie, mon pays de coeur.

Il y aurait beaucoup de choses à pouvoir dire de l’Italie. La chaleur des relations familiales et notamment intergénérationnelles plus préservées qu’ailleurs (du moins qu’en France, me semble-t-il)… La situation bancaire et financière du pays, qui plaide en faveur d’une City londonienne “not dead”…

Mais je vais juste parler d’une chose.

Si vous avez déjà circulé en voiture sur les autoroutes italiennes, vous avez forcément fait le plein dans une station-service. Ou plutôt, fait faire le plein, car, même s’il y en a moins qu’il y a quelques années, on se fait servir par un pompiste dans de très nombreuses stations. Oui, un pompiste, comme Coluche dans Tchao Pantin : autrement dit, un vestige du passé.

Les Italiens seraient donc rétrogrades ?

Ou vertueux ?

Les emplois de pompistes perdurent, malgré la crise. Les grands groupes pétroliers ne les ont pas supprimés. Ils font partie du way of life italien, et pas seulement pour le confort de ne pas se salir les mains, mais aussi parce que ces emplois, non qualifiés, permettent à des personnes qui seraient autrement au chômage, d’avoir un travail et un revenu. Les Italiens acceptent, en contrepartie, de payer leur essence plus cher que la plupart des autres pays européens.

Pendant ce temps, nous n’avons plus de pompistes depuis bien longtemps, nous avons un fort chômage, et nous trouvons qu’une personne sans qualifications qui devient chauffeur Uber et nous amènera progressivement à financer la reconversion des chauffeurs de taxi est une voie de progrès.

Qui est dans le vrai au final : celui qui fait croire à un chauffeur ou un livreur à vélo qu’il est une entreprise (auto-entrepreneur) ou celui qui joue franc-jeu, sans bercer d’illusions qui que ce soit ?

Nous ne sommes vraiment pas un bon trend de storytelling, en France.