Eté 2016, le premier lundi d’un mois de juillet placé sous le signe de la prestigieuse et luxuriante Fashion Week Haute Couture parisienne, doit avoir lieu à 18h30 tapantes le défilé de Ralph & Russo, qui compte bel et bien se tenir avec élégance, sous couvert de paillettes à gogo, d’une avalanche de célébrités en tout genre, mais également de quelques révoltés légitimes que la mode et ses scandales hyper médiatisés n’a de cesse d’offusquer. Ce rendez-vous glamour et semestriel a cette année lieu dans le climat d’un Paris, encore affecté par l’horreur terroriste qui l’a terrassé à l’aube de 2016, mais que l’oppression effrayée qui l’a assujetti ne semble visiblement pas avoir retenues des vedettes tout droit venues du pays de l’Oncle Sam, comme cette vamp étrange que l’on voit poser avec l’inimitable Marc Jacobs (image ci-dessous) ou encore l’étoile montante des catwalks, Jourdan Dunn (image ci-dessous).
Lil' Kim arrivant, et assistant au défilé Ralph & Russo à Paris, en juillet dernier.
Cette femme hissée de son mètre cinquante sur une impériale paire de chaussures à talons fait son apparition dans le premier arrondissement parisien, pendant que le convoité défilé Ralph & Russo approche à grands pas. Elle est vêtue d’un long manteau rose pâle, lui serrant la taille d’un nœud kitsch et interminable, façon Cendrillon des temps modernes, couvrant ainsi un body fleuri sexy, dévoilant le haut de son torse enguirlandé d’un imposant collier Chopard, que la belle commente fièrement : « Thank you so much Chopard !! Diamond's truly are a girls best friend ! », sur les réseaux sociaux. Mais qui est-elle ? Que vient-elle faire dans le premier arrondissement parisien en cette fin d’après-midi ? Quel est le nom de cette femme dont le visage est vraisemblablement métamorphosé par la chirurgie esthétique, arborant cette longue chevelure blonde et à la peau éclaircie ?
Kimberly Denise Jones. Connue mondialement sous le pseudonyme rimant avec son statut d’icône indémodable de la musique rap, « Lil’ Kim ».
À gauche : Lil' Kim aux Soul Train Awards en 2014 ; à droite : la star aux Grammy Awards en 2002 (en haut), ainsi qu'aux MTV Video Music Awards en 1999 (en bas).
On peine peut-être certes, à la reconnaître aujourd’hui, tant ses traits n’ont plus le charme qu’ils avaient lors de son ascension fulgurante, épaulée par la légende du rap défunte, le grand « The Notorious B.I.G. ». Il s’agit pourtant bel et bien de la « Little Kim » au look de poupée trash qui s’était attirée le rôle de muse pour le photographe de génie, David LaChapelle, n’ayant cessé d’immortaliser ses looks aussi sexy qu’osés. Il s’agit de la même rappeuse, aux jeunes années difficiles, ayant connu des nuits cloitrée avec sa mère, au fond d’un coffre de voiture ; puis des épisodes errant seule dans New-York, tout juste après le divorce de ses parents l’ayant amenée à partir vivre chez son père, pour se voir ensuite expulsée de chez ce dernier.
Lil' Kim, dans l'objectif de David LaChapelle en quelques clichés.
En effet, la jeunesse de Kimberly Denise Jones ressemblerait presqu’à un roman d’Hugo, la légende voudrait même qu’elle ait fréquenté des réseaux de prostitution, des dealers, mais aussi des boîtes de striptease, s’y voyant d’ailleurs offrir de quoi arrondir ses fins de mois. Vraisemblablement, il est difficile de dénicher le vrai du faux, dans tout ce mythe sombre qui entoure Kimberly Denise Jones depuis désormais plus de vingt longues années. En revanche une chose est sûre : sa rencontre avec l’iconique interprète d’Hypnotize lui aussi originaire de Brooklyn, la conduira au panthéon des icônes du rap, de sa contribution au groupe Junior M.A.F.I.A. – que Christopher Wallace lui-même avait fait naître – et ce juste avant sa percée illustre en tant qu’artiste solo, jusqu’à son incarcération pour parjure et complot en 2005, qui lui inspirera sa pièce maîtresse, The Naked Truth, la même année. Il y a tout juste vingt ans, paraissait le premier opus d’une quaternité disquaire ayant permis à Lil’ Kim d’atteindre prestigieusement les éloges que lui doivent aujourd’hui son statut influant, le disque Hard Core qui fut irruption dans les bacs en 1996. Alors que sa dernière mixtape Lil Kim Season, a frappé nos tympans en mars dernier, retour sur les quatre disques qui ont façonné une icône.
« To be continued… »
Lewis