En fait, chez les patients obèses, l’activité cérébrale en réponse aux signaux ou stimuli alimentaires tourne en roue libre et ne s’arrête jamais, même après un bon repas. Cependant, le choix et la consommation de certains types de graisses ou d’acides gras va favoriser, ou pas, ce cycle infernal. Cette étude de l’Université de Naples, présentée dans la revue Frontiers in Cellular Neuroscience, montre comment et pourquoi certaines graisses vont bénéficier ou nuire non seulement à notre alimentation mais au contrôle de la prise alimentaire.
Précisément, l’étude montre qu’une alimentation riche en graisses saturées va réduire la capacité du cerveau à contrôler les apports alimentaires, en affectant l’hypothalamus, la zone impliquée dans la régulation de la faim. Comment cela se passe-t-il ?
· Un régime riche en graisses saturées (ici les chercheurs prennent comme exemple le saindoux ou de la graisse de porc) induit l’obésité, l’inflammation et le stress oxydatif mais aussi une dérégulation des noyaux hypothalamiques : les acides gras saturés dérèglent un facteur important impliqué dans la régulation de prise alimentaire, l’enzyme AMPK (ou protéine kinase activée par l’AMP). Les acides gras favorisent ainsi une inflammation qui empêche le cerveau de contrôler la prise alimentaire.
· Les acides gras polyinsaturés oméga-3 (PUFA) sont déjà connus pour réduire le risque d’obésité et des comorbidités, même si les mécanismes moléculaires sous-jacents à cet effet restent encore mal connus.
Préserver son hypothalamus : l’étude, menée sur le rat, montre ainsi qu’un régime riche en graisses saturées, réduit ainsi la capacité à contrôler la prise alimentaire. Un régime riche en graisses insaturées n’entraine pas les mêmes effets chez l’animal : les rats ont été nourris avec un régime de contrôle (CD), ou riche soit en huile de poisson soit en saindoux pendant 6 semaines. Les chercheurs ont ensuite évalué l’activation de l’AMPK, le niveau d’inflammation et de stress oxydatif dans l’hypothalamus, ainsi que le profil lipidique et les marqueurs pro-inflammatoires sériques. L’analyse confirme :
· une augmentation de l’activation de l’AMPK, de l’inflammation et du stress oxydatif dans l’hypothalamus des animaux nourris avec un régime riche en saindoux.
· Alors qu’aucune modification n’est détectée chez les animaux nourris avec des omega-3 vs régime standard.
· De plus, avec les acides gras saturés, sont également constatés un gain de poids, un profil lipidique sérique, des marqueurs pro-inflammatoires et de résistance à l’insuline plus élevés.
· Ces mêmes marqueurs s’avèrent réduits avec le régime riche en acides gras insaturés.
Les différents types de graisses n’ont pas le même impact sur le » cerveau « : en conclusion, ces données confirment que substituer des acides gras insaturés aux graisses saturées peut avoir des effets bénéfiques sur la modulation de l’inflammation hypothalamique le contrôle de la prise alimentaire, au-delà des autres marqueurs de risque métabolique. On préfèrera les acides gras insaturés, rappellent les auteurs, en optant pour des aliments tels que le poisson, les huiles riches en omega-3, l’avocat ou l’huile d’olive, riches en graisses insaturées. Ces graisses permettent de préserver le contrôle du cerveau sur la prise alimentaire. On évitera les graisses saturées présentes dans le saindoux, le beurre ou les aliments frits.
» Nos résultats suggèrent que simplement prendre conscience du type de graisses consommé dans son régime alimentaire quotidien peut réduire le risque d’obésité et de prévenir la maladie métabolique « , concluent les auteurs.
Source: Frontiers in Cellular Neuroscience 09 June 2016 DOI: 10.3389/fncel.2016.00150 Effects of an High-Fat Diet Enriched in Lard or in Fish Oil on the Hypothalamic Amp-Activated Protein Kinase and Inflammatory Mediators
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Obésité de l’enfant (1/6)
Troubles du comportement alimentaire
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