Œuvres sous la loupe :
Le nid de pierres – Tristan Malavoy
Le parfum de Janis – Corinne Larochelle
Un autre jour – Récit de voyage sur des bancs publics – Jacques Boulerice et Madeleine Ghys
Sachez qu’il y a un ingrédient essentiel à un Café et c’est le grain qui le fait âcre ou doux, profond ou léger : c’est l’animation. Sarah Larochelle avait non seulement lu les trois bouquins mais les avait passés à la moulinette. Elle les avait creusés et j’ai surpris quelques étonnements dans la figure des écrivains, ce que j’aime beaucoup. Elle a également décrit les trois styles ce qui a amené une cocasserie que je vous raconte ci-dessous. Quand l’écrivain nous entretient de son œuvre, il a le contrôle, mais lorsqu’on le lui en parle, il devient vulnérable et j’aime la voir exposée sur la scène, cette vulnérabilité qui fait d’eux des artistes.
Tristan Malavoy se questionne car il a l’impression de tomber quand il n’écrit pas. Pourquoi se casser la tête à écrire le paysage au lieu de le contempler ? Il doit insuffler de la vie à ses paysages intérieurs, sinon il se dessèche avec eux.
Nous n’en sommes pas à la seule bévue, en autant que l’on nomme bévue ces étonnants accidents de parcours. La deuxième arrive directement de la bouche de Tristan Malavoy qui discourait sur ce qui est littéraire et ne l’est pas, avançant que personne ne veut écrire des « cartes postales » quand, tout à coup, Jacques Boulerice arrive avec un « quoique … » et montre les cartes postales qu’il avait entre les mains.
Notre animatrice intense, tenant à approfondir le thème des Correspondances Habiter le paysage, revenait inlassablement avec cette question : Qu’est-ce que le paysage ? Les auteurs ont même eu l’audace de dire qu’il n’y a pas de paysage sans artistes. Heureusement, avec les questions et remarques de l’assistance, nous nous sommes entendus pour un paysage vaste (tout serait un paysage !) qui n’existe pas vraiment sans celui qui l’observe. On a également parlé d’encadrements. Nettement, l’écrivain encadre le paysage, décide du début et de la fin, le découpe et en fait un tableau. Je l’ai compris à peu près ainsi mais sûrement que d’autres l’expliqueraient mieux que moi.