Brussels Summer Festival ( day 1) - Beautiful Badness- Mustii- Hooverphonic au Mont des Arts et à La Madeleine ( Bruxelles) le 5 août 2016
Le billet de JPROCK :
Brussels Summer Festival 2016, jour 1.
Depuis deux ans le BSF a changé.
Fini l'esprit sympa des premières éditions, on se retrouve aujourd'hui devant un festival urbain qui est devenu une grosse machine à fric et qui au cours des ans a grossi sans doute trop vite.
Le charme s'en est allé, le prix des tickets a fortement augmenté et même au niveau de la programmation ( réellement faiblarde cette année avec aucun grand nom ) on est loin cette année de certaines éditions passées qui avaient vu quelques énormes stars comme Patti Smith, Iggy Pop, Basement Jaxx, Etienne Daho, Roger Hodgson ou John Cale, par exemple, fouler les planches des scènes du festival bruxellois.
Et l'aspect sécuritaire dû aux différents attentats en rajoute encore une couche justifiée, mais rébarbative.
Car dans un festival urbain il faut passer d'un site à un autre dans la ville en repassant chaque fois par la sécurité, la fouille et les filles interminables, ce qui décourage bon nombre de spectateurs qui aimeraient passer du Mont des Arts à La Madeleine ou vice versa pour aller voir leurs artistes préférés mais qui restent finalement sur place par dépit.
Et pour les plus téméraires, c'est parti pour un chemin de croix et un temps d'attente désagréable, augmenté par le fait que cette année les spectateurs doivent être scannés à chaque entrée ET sortie des différents sites.
Un comptage paraît il...
Résultat des courses quand le public quitte La Madeleine il s'amasse dans les couloirs de la salle devant les sorties exigües et gonfle une foule quasi statique qui, ensuite, doit suivre un couloir de barrière à gauche traverser la rue dans laquelle la circulation continue tandis qu'une autre file interminable se forme à droite avec les spectateurs arrivants.
Pas un bloc de béton à l'horizon pour sécuriser la zone, juste quelques flics épars de bonne volonté, certes, mais bien inutiles au cas où un dingue passerait dans une voiture piégée ou même à pied en se mêlant à la foule qui rentre ou qui sort.
Franchement l'organisation et la sécurité laissent à désirer et on se demande qui a réfléchi à ce système ? En plus, la plupart des employés censés sécuriser l'accès semblent ne pas bien connaître les règles de sécurité imposées par le règlement du festival. Voici quelques témoignages entendus dans les files de contrôle :
"Oui mademoiselle, un appareil photo bridge est un compact et pas un réflex professionnel, l'objectif ne peut pas être enlevé, ce sont les reflex qui sont interdits sans pass photo, c'est noté dans le règlement ! "
" Ah oui, heu, je vais appeler mon responsable, heu... " et pendant tout ce temps la file s'allonge et donc le risque augmente dans la zone hors site moins sécurisée .
Il serait peut être temps pour tout ce petit monde d'aller prendre des cours dans les festivals flandriens ou à l'étranger où la sécurité est appliquée mais avec bon sens et en allant à l'essentiel.
Bref !
Revenons en à la musique et aux artistes, c'est finalement le ça le principal.
C'est à Beautiful Badness que revient l'honneur d'ouvrir les hostilités sur le Mont des Arts, et le groupe franco- belge s'en tire plus que bien avec sa pop mélancolique , ses pianos lourds et sombres et ses guitares planantes qui ornent la voix de Gabriel Sesboué. Le groupe semble jouir d'un capital sympathie non négligeable auprès du public présent et c'est mérité.
De la belle ouvrage et un nom à suivre qui gagne à mon humble avis à être vu ou revu en salle.
Je manque donc la fin du set de Beautiful Badness car si je veux être à temps à La Madeleine il faut que je parte au moins 45 minutes avant l'horaire annoncé pour la prestation de Mustii. ( Ce qui n'était nullement le cas il y a encore 2 ans lorsqu'on changeait de site )
Une fois de plus Thomas Mustin alias Mustii, 25 ans au compteur, a impressionné.
J'avais eu l'occasion de le voir et de le découvrir à la Rotonde invité par son attaché de presse Laurent Walschot et de discuter un peu avec lui après son concert et immédiatement j'ai senti chez ce jeune artiste un potentiel énorme.
Et ce soir, il a confirmé tout le bien que je pense de lui.
Sans cesse bondissant survolté et généreux , Mustii s'éclate sur scène sur des titres irrésistibles que la foule reprend (déjà) en choeur.
"The Golden Age" , " Feed Me" et une excellente reprise de " Heroes " titre mythique de son idole David Bowie font un malheur devant un public conquis.
Auteur-compositeur, chanteur ( quelle voix ! ) et acteur Mustii a une réelle présence scénique que l'on retrouve chez les grands artistes, et il sait parfaitement partager sa joie d'être sur scène avec son public.
"On va rester 3 h ensemble ! " scande-t- il à peine arrivé sur les planches, un mensonge qu'on lui pardonne bien volontiers.
Après un set flamboyant et quelques bains de foule Thomas, en nage, prend congé et regagne les coulisses.
Espérons qu'il garde la tête froide et cette simplicité qui le caractérise, mais ce gamin là est plus que bien parti pour devenir une star !
Un Cirque Royal est prévu le 21 octobre et un album pour début 2017.
Soyez présents, il le mérite !
Retour vers le Mont des Arts où le duo Heymoonshaker s'époumone devant une foule de plus en plus nombreuse.
Andy Balcon au chant et à la guitare, et Dave Crowe à la boîte à rythmes humaine et à l'harmonica mouillent leurs chemises avec un blues destroy atypique mais vachement communicatif.
Sympa !
Mais c'est Hooverphonic qui attire les foules et le Mont des Arts est bondé ( + de 7,000 personnes ) lorsque le groupe paraît sur scène sur le coup de 22h30.
Le duo Alex Callier et Raymond Geerts est entouré sur scène d'un collectif de musiciens à l'image du dernier album avec des cordes très glamour et cinématographiques, deux chanteuses une brune et une blonde, un vocaliste guitariste dont la voix de crooner fait des merveilles, un batteur fidèle, un claviériste excellent, bref ils sont 17 sur scène et 13 dans l'ombre pour la technique.
Une sacrée équipe, car Hooverphonic c'est du lourd et un répertoire de hits impressionnants après 20 ans de bons et loyaux services.
Et puis il y a " Badaboum " hit atypique mais irrésistible que chacun a déjà entendu au moins une fois à la radio à moins d'être sourd ou d'avoir habité sur une île déserte ces douze derniers mois.
" Badaboum, sur papier, on dirait une recette de roquefort avec du chocolat, mais quand tu l'entends, ça marche. " déclare avec humour Alex Callier à qui veut bien l'entendre.
Ce fut donc un concert bien agréable même s'il manque au groupe une chanteuse diva dont la présence charismatique illuminerait le show comme à l'époque de Geike et de Noémie. Mais musicalement Hooverphonic n'a pas fini de nous surprendre...
Ce fut donc une soirée de démarrage du BSF assez réussie sur le plan artistique , espérons seulement que l'organisation s'améliore et que la météo soit clémente pour les jours à venir.
Bon festival à tous !