L’obésité frappe fort sur notre système digestif et notre métabolisme, mais pas seulement. Aucun de nos organes n’est épargné, ni même notre cerveau. 10 ans de plus, c’est l’impact estimé par cette équipe britannique, de l’obésité sur le cerveau, à mi-vie. Cette étude transversale, présentée dans la revue Neurobiology of Aging a examiné l’impact de l’obésité sur la structure et la connectivité du cerveau et conclut que l’obésité est bien associée à des changements cérébraux bien caractéristiques d’un vieillissement prématuré…
L’obésité est vraiment une maladie systémique a suggéré cette étude présentée il y a quelques semaines à la Réunion annuelle de l’European Society of Human Genetics, elle contamine aussi les » organes distants « , dont le cerveau. Plus précisément, de nombreuses études ont déjà associé l’obésité à un dysfonctionnement de l’hippocampe, la zone du cerveau impliquée dans la mémoire et l’apprentissage, et du cortex frontal, impliquée dans la prise de décision et la résolution de problèmes et les émotions. Une autre étude récente a suggéré que l’excès de poids corporel pourrait entraîner des changements de structure et de fonction cérébrales et, finalement, de capacité à effectuer certaines tâches cognitives. Cette nouvelle recherche de l’Université de Cambridge chiffre le vieillissement cérébral lié à l’effet obésité.
Les chercheurs de Cambridge montrent qu’à l’âge mûr, le cerveau des personnes obèses présente des différences dans la matière blanche, comparables à celles observées chez des sujets minces âgés de 10 ans de plus. La substance blanche qui relie les zones du cerveau, permettant la connexion entre les différentes zones du cerveau. Ainsi, si nos cerveaux rétrécissent naturellement avec l’âge, les scientifiques montrent que l’obésité peut également influer sur la progression du vieillissement cérébral : l’équipe a analysé ici les données de 473 participants, âgés de 20 à 87 ans et rapproché leurs données de structures cérébrale (obtenues à l’IRM) d’âge et d’IMC. Cette analyse aboutit à des différences frappantes dans le volume de la substance blanche dans le cerveau des participants en surpoids vs leurs homologues plus minces, du même âge.
· Les sujets en surpoids présentent une réduction généralisée de la substance blanche par rapport aux sujets de poids normal.
· Une personne en surpoids âgée de 50 ans présente un volume de matière blanche comparable à celui d’une personne mince âgée de 60 ans, ce qui suggère une différence de vieillissement cérébral de 10 ans.
ØCette différence de substance blanche et d’âge cérébral est particulièrement significative chez les participants d’âge moyen (50 ans environ) ce qui suggère, écrivent les auteurs, une vulnérabilité particulière du cerveau au surpoids, à cette période de la vie.
L’obésité, cause ou conséquence ? » Notre cerveau » rétrécit » naturellement avec l’âge, dans le cadre d’un vieillissement normal, mais on ne sait pas encore pourquoi le surpoids entraîne une réduction plus importante de la substance blanche « , conclut le Dr Lisa Ronan, du département de psychiatrie à l’Université de Cambridge et auteur principal de l’étude. » Nous ne pouvons que spéculer sur le fait que l’obésité peut entraîner ces changements ou que l’obésité est une conséquence de ces changements « .
Enfin, une bonne nouvelle cependant pour ceux qui ont quelques kilos en trop : En dépit des différences évidentes de volume de matière blanche observées entre sujets minces et en surpoids, les chercheurs ne constatent ici aucun lien entre le surpoids et les capacités cognitives, telles qu’évaluées par test de Q.I.
Source: Neurobiology of Aging 2016.07.01 DOI: 10.1016/j.neurobiolaging.2016.07.010 Obesity associated with increased brain-age from mid-life
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