Fleabag // Saison 1. Episodes 1 et 2. Pilot / Episode Two.
Fleabag c’est un peu Le Journal de Bridget Jones version 2016 et dans un sens, c’est réussi, d’autant plus que cette série est beaucoup plus dure avec le monde qui entoure l’héroïne. Il y a ici une vraie histoire tragique. Dès l’introduction, on comprend que Fleabag n’est pas là pour être la comédie où tout le monde est heureux mais la façon dont la série explore le monde est brillante. Que cela soit lors du cold-open du pilote ou encore celui du second épisode dans le métro (qui est probablement l’une des séquences les plus étranges mais aussi l’une des plus fascinantes qu’il soit). BBC Three a beau ne plus exister qu’en VOD, Fleabag apparaît pile poil comme la comédie dramatique avec un ton très sombre qu’il nous fallait cet été. Créée et incarnée par Phoebe Waller-Bridge (Crashing, Broadchurch, The Café), Fleabag est donc un mélange de tout un tas de choses étonnantes, passant de gags anti-romantiques sur le sexe durant la grossesse. C’est clairement une série qui est là pour parler de sexe, mais pas seulement de sexe. Elle parle aussi de relations amoureuses et de la complexité que cela peut être de rencontrer quelqu’un et d’avoir une vraie alchimie.
L’histoire d’une femme qui tente de se faire à la vie à Londres tout en tentant d’aller de l’avant après une tragédie.
Dès que la série nous propose quelque chose d’assez léger, elle vient nous rappeler aussi la morosité du monde dans lequel vit notre héroïne la séquence d’après. J’aime beaucoup l’angle confessionnal où le personnage parle face caméra pour dire ce qu’il pense. Si Bridget Jones nous parlait en voix off pour nous dire ce qu’elle pense, dans Fleabag, Fleabag (oui, c’est le nom de l’héroïne) choisit de nous parler directement. La série aime aussi parler de choses tabous et c’est probablement l’une des plus belles réussites de cette série pour le moment. Elle ne veut pas laisser de sujets tabous sur le comptoir et cherche donc à parler de tout ce qu’il faut pour nous séduire pleinement. Si par moment on pourrait prendre l’héroïne pour une femme qui avilie l’homme et le réduit à une certaine forme d’objet qui ne pense pas toujours correctement (au fond, on avait aussi vu ça dans Girls de Lena Dunham) et surtout qui ne semble pas savoir s’y prendre au lit, j’aime bien les séquences où Fleabag tente de nous raconter la relation entre l’héroïne et ce jeune homme. Au travers de cette série, il y a énormément de choses à apprécier et beaucoup pour nous toucher.
Fleabag a beau avoir parfois un montage un peu étrange, cela reste une série intelligente qui sait ce dont elle parle et qui compte bien nous le prouver. Notamment quand l’héroïne se masturbe dans l’épisode 2, préférant le plaisir solitaire plutôt que le plaisir à deux. La séquence est presque gênante mais elle est terriblement drôle. Fleabag raconte l’histoire d’une femme qui veut avoir le contrôle de tout dans sa vie mais qui rate finalement tout. Elle n’est pas heureuse et cela se ressent. Derrière ce ton cynique et une galerie de personnages ambivalents, Fleabag est l’une des plus belles surprises de cet été que je vous conseille sans modération.
Note : 8/10. En bref, une excellente surprise.