Le Brexit a été un choc pour bon nombre d’européens et de britanniques. A tel point que des entreprises domiciliées au Royaume-Uni envisageraient de quitter le pays pendant que des pays, la France en tête, lorgnent la place financière de la City.
Paris remplacera t-elle Londres un jour en tant que place financière européenne? Cela reste pour le moment très improbable du fait que Paris n’a pas le même historique de centre financier et que la France affiche une fiscalité très élevée comparée au Royaume-Uni ainsi qu’à la plupart des autres pays membres de l’Union Européenne : si on se réfère au rapport rapport Doing Business 2016 le taux d’imposition total, qui mesure le montant des impôts et cotisations obligatoires à verser par l’entreprise exprimé en proportion des bénéfices commerciaux, est de 62,7%.
Le Royaume-Uni, futur semi paradis fiscal ?
Le Royaume-Uni entend bien conserver sur son territoire bon nombre des entreprises qui y sont déjà implantées et entend même profiter de la situation pour en attirer de nouvelles. En effet, le taux de l’impôt sur les sociétés y est actuellement de 20% (contre 33% en France et 25% en moyenne en Europe), et il a déjà été adopté qu’il passe à 17% en 2020. Autant dire que le taux d’IS pesant sur les sociétés britanniques est un des plus bas d’Europe sans pour autant faire tomber le pays dans la catégorie des paradis fiscaux ou assimilés, comme c’est le cas de l’Irlande avec un taux de 12,5% ou de la Bulgarie (10%).
Qui plus est le Royaume-Uni pourrait même baisser encore un peu plus son taux d’IS pour le ramener à 15% comme le souhaite le gouvernement de sa majesté. Ainsi non seulement le pays éviterait les départs mais en plus attirerait sur son territoire de nombreuses sociétés qui n’y ont pas leur siège social et qui pourraient bien faire le déménagement nécessaire afin de profiter de cette fiscalité très avantageuse, comme bon nombre de sociétés l’ont fait par le passé en se domiciliant en Irlande ou en Suisse notamment.
On le voit le Royaume-Uni n’entend pas se laisser faire et sombrer, bien au contraire. D’ailleurs, de nombreuses analyses publiées sur le site IG Markets prouvent que les marchés ont plutôt bien résisté, puisque les principaux indices britanniques ont actuellement une valeur supérieure à celle d’avant Brexit.
Le Brexit semble plus effrayer les technocrates européens que les investisseurs, et la place financière londonienne pourrait bien conserver sa puissance au cours des prochaines années et le Royaume-Uni devrait certainement rester une terre d’accueil pour les entreprises cherchant à éviter la fiscalité limite confiscatoire exercée par certains pays.