Tirons la chasse !

Texte court sur un sujet d'une stupidité sans nom. Nicolas Sarkozy se révèle être le maître incontesté de l'effet placebo en politique, à une différence près, puisqu'il ne soigne même pas le malade. L'air du temps pousse à l'outrageuse communication. De Sarkozy à Royal en passant par le non moins stupide Rayond Domenech, l'art de bien s'exprimer passe aujourd'hui par une maîtrise certaine du contre pied, de l'annonce inattendue ou de la victimisation la plus aboutie. Après plusieurs mois d'exécution quasi constante, il se trouve que tout cela commence sérieusement à me gaver... pour parler poliment bien sûr.
Cette semaine l'on apprend plusieurs choses particulièrement savoureuses. D'abord, la notation des ministres. Cette mesure annoncée en fanfare et offerte à la plèbe comme gage de suivi et d'efficacité des actions des ministres ne sera en fait qu'en partie publique. François Fillon ayant décidé de défendre ses portégés derrière ce qu'il appelle le "secret de la politique gouvernementale". En vérité, Sarkozy et Fillon doivent se trouver bien ennuyés à l'heure de distribuer les bons points dans une France dont les citoyens ne cessent, eux, de prendre cartons sur cartons.
Ensuite souvenez vous de cette monstrueuse mascarade autour de ce qui fut appelé "la mémoire de la Shoah". Le débat avait dépassé les traditionnelles lignes politiques débouchant même, le temps d'une semaine, sur une respectueuse mais franche empoignade entre Sarkozy et Simone Veil. Aujourd'hui pourtant, Libé affirme que Darcos enterre le dossier en catimini, suite aux conclusions de la commission pourtant nommée par ses soins. Citoyens français, réjouissez vous, après quelques mois de réflexions, de notes de frais et de brunch grassement payés par vos soins, la commission a conclut que la Shoah n'était pas compatible avec le schéma mental de nos petites têtes blondes. Rapidité, efficacité.
Vous n'êtes pas au bout de vos peines puisque le célèbre adage "jamais deux sans trois" s'applique aussi en politique. La suppression de la publicité sur les chaînes publiques, encore ici, une formidable pirouette de communication suivie d'un mic-mac totalement ingérable. La comission Copé rendait sa copie aujourd'hui même. C'est à ne rien y comprendre. Un gouvernement de droite décide sciemment et par pure idéologie de remplacer le financement de la télévision publique totalement auto-gérée, auto suffisante et objectivement plutôt performante par le système suivant:
La commission propose ainsi une taxe de 0,5% sur le chiffre d'affaires des opérateurs internet et de téléphonie mobile (soit 210 millions d'euros), une taxe sur les fréquences radio-électriques (100 millions), une taxe sur les recettes publicitaires supplémentaires des télévisions privées (pour 80 millions), a précisé Jean-François Copé.

Voici donc le résultat d'un cheminement typiquement français dans lequel la "taxe" est reine, système stupide, inutile et lourd dans sa réorganisation. Combien ce caprice va t-il coûter aux français ?
Prenez tout cela, rajoutez-y le tout nouveau projet de loi visant à lutter contre le téléchargement illégal par un flicage systématique des internautes et puis... si vous le voulez bien, tirons la chasse.