L’accumulation progressive de dommages cellulaires joue un rôle très important dans l’origine du vieillissement, y compris cognitif. En augmentant la capacité antioxydante globale de nos cellules, dont cérébrales, il devient possible de lutter contre le déclin cognitif et les maladies neurodégénératives liées à l’âge, comme la maladie d’Alzheimer et de Parkinson. C’est tout le message de ces travaux de chercheurs de University College Dublin, qui suggèrent, dans le British Journal of Pharmacology que les thérapies antioxydantes peuvent contribuer à la lutte contre les maladies neurodégénératives.
Il s’agit en fait d’un examen de la littérature sur le sujet et des études portant sur le potentiel des approches par antioxydants dans le traitement des maladies neurodégénératives telles que la maladie d’Alzheimer, la maladie de Parkinson, la sclérose latérale amyotrophique et la sclérose en plaques.
Les chercheurs identifient ici les voies ou les composés qui, impliqués dans ou contre le stress oxydatif, peuvent constituer des cibles thérapeutiques prometteuses : Par exemple, les chercheurs montrent qu’en ciblant la voie » Nrf2 « , ou en inhibant des protéines sources d’espèces réactives de l’oxygène (les » NADPH oxydases » par ex.), il devient possible de réduire le stress oxydatif. D’autres pistes sont également développées comme la réduction de la production d’oxyde nitrique ou la prévention d’un dysfonctionnement mitochondrial. On rappellera en effet que d’autres recherches ont montré que :
· En activant Nrf2, une protéine connue pour réguler la transformation des protéines, il est possible de prolonger la vie du neurone. Nrf2 est donc une cible thérapeutique primordiale dans le traitement des troubles neurodégénératifs, déjà documentée.
· Idem pour la NADPH : L’approche génétique, également documentée, qui consiste à augmenter des niveaux de protéine NADPH, permet d’augmenter aussi les défenses antioxydantes naturelles de l’organisme, de le protéger contre les dommages oxydatifs, de ralentir le processus de vieillissement et d’augmente la longévité.
· Sur l’oxyde nitrique, plusieurs études ont montré qu’il contribue à augmenter le flux sanguin, à transmettre l’influx nerveux, à réguler la fonction immunitaire, à prolonger la durée de vie biologique d’un organisme et à le fortifier contre le stress environnemental.
· Enfin, il est clair que » booster » les mitochondries, ces usines à énergie cellulaire est une piste aujourd’hui reconnue pour lutter contre le vieillissement cellulaire.
Les pistes sont donc nombreuses et prometteuses : bref cette revue de la littérature a le grand intérêt de nous rappeler les principales pistes suivies pour lutter contre le vieillissement, y compris contre le vieillissement du cerveau. La conclusion des auteurs est d’ailleurs positive sur les promesses des thérapies à venir : » S’il subsiste encore de nombreuses lacunes dans notre compréhension des effets des dommages oxydatifs dans les troubles neurodégénératifs, il est de mieux en mieux admis que de nombreuses maladies partagent des voies communes de dommages oxydatifs liés au stress et il est probable que des progrès significatifs seront réalisés dans la conception de stratégies thérapeutiques efficaces au cours de ces prochaines années « .
Source: British Journal of Pharmacology review 1 August 2016 DOI: 10.1111/bph.13551 Redox-based therapeutics in neurodegenerative disease
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