Les faits
Action contre la Faim (ACF) venait en aide aux populations sri lankaises touchées par le tsunami de 2004 et la guerre civile. Le 4 août 2006, les 17 travailleurs humanitaires se trouvaient dans leurs bureaux à Muttur lorsqu’ils ont été assassinés. Pour ACF, les forces de sécurité gouvernementales seraient responsables de ce crime, comme le dénonce l’organisation dans son rapport Vérité pour Muttur.
ACF s’est retirée du pays en 2008 après 12 ans de présence. Le drame de Muttur n’a pas fait que 17 victimes : les populations qui bénéficiaient de l’aide ont aussi été touchées et se sont retrouvées sans assistance. C’est pour cela que depuis 10 ans, ACF mène un combat pour que la protection des travailleurs humanitaires soit renforcée en demandant notamment la création d’un poste de Rapporteur Spécial aux Nations Unies en charge de ces questions.
Une enquête au point mort
Après avoir épuisé les recours en justice au niveau national, ACF a mené une campagne pour l’ouverture d’une enquête internationale qui a été obtenue en mars 2014. Suite à cette enquête, en septembre 2015, le Conseil des droits de l’homme des Nations Unies a publié un rapport sur les crimes perpétrés durant la guerre civile sri-lankaise. Il corrobore les conclusions d’ACF sur Muttur, qui dénonçait le rôle des forces de sécurité et les menaces pesant sur les familles et les témoins, et demande la création d’un Tribunal Spécial à dimension internationale.
Cette recommandation n’a toujours pas été acceptée par le gouvernement du Sri Lanka qui souhaite un tribunal exclusivement national sur les crimes de guerre.
Un crime de guerre
Considérées comme des crimes de guerre par le droit international humanitaire, les attaques contre les travailleurs humanitaires ne sont pas des conséquences inévitables des conflits mais des violations perpétrées par les belligérants. Les parties au conflit nient les principes humanitaires – humanité, neutralité, impartialité, indépendance – qui devraient garantir l’accès libre et sécurisé aux populations isolées et vulnérables.
« Face à des telles menaces, les interventions humanitaires apparaissent parfois impossibles et ce sont les populations qui en sont les premières victimes » souligne Pauline Chetcuti, responsable Plaidoyer humanitaire.
Un déplacement
Une équipe d’Action contre la Faim incluant la Directrice Générale Véronique Andrieux se rendra au Sri Lanka début août pour commémorer les dix ans de la tragédie. Elle participera à une cérémonie du souvenir.
Dix ans après nous ne les oublions pas et nous ne renoncerons pas à ce que justice leur soit rendue : M. Narmathan, I. Muralitharan, R. Arulrajah, T. Pratheeban, A. Jaseelan, G. Kavitha, K. Kovarthani, V. Kokilavathani, S. Romila, M. Ketheswaran, M. Rishikesan, S.P. Anantharajah, G. Sritharan, S. Koneswaran, S.
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