Le dialogue chrétiens-marxistes, une préoccupation constante de Roger Garaudy
Par Roger Garaudy A Contre-Nuit
pour un modèle français du socialismeChapitre “Le dialogue et le christianismedu XXe siècle »© Éditions Bernard Grasset, 1968. [Acheter le livre]
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Le résultat le plus positif du dialogue fut que chacun a compris qu'il avait quelque chose à apprendre del'autre : les marxistes que s'ils sous-estimaient, dansl'héritage culturel du passé, le moment chrétien, leurhumanisme risquerait de demeurer un humanisme clos(semblable par exemple à celui du matérialisme duxvme siècle français) qui serait contraire à l'esprit mêmedu marxisme. Quant aux chrétiens, ils sont de plus enplus nombreux à prendre conscience que s'ils ne savaientpas intégrer les leçons du marxisme sur le rôle des structureset des déterminations dans l'écrasement ou lalibération de l'homme, et sur les méthodes d'actionpropres à maîtriser ces structures et ces déterminismes,leur christianisme risquerait fort de s'évaporer en unepure pitié personnelle oublieuse des responsabilitéssociales du chrétien dans la construction de l'avenirde l'homme.Une impulsion nouvelle est ainsi donnée au dialogue théorique et à la coopération pratique, mais à notreépoque où les pays de l'Europe et de l'Amérique duNord ne peuvent plus avoir la prétention d'être les seulscentres d'initiative historique et les seuls créateurs devaleurs, ce dialogue serait vite, à son tour, dépassé parl'histoire, et prendrait un caractère « provincial » s'ilne devenait un « dialogue des civilisations » avec l'Asie,l'Afrique, l'Amérique latine.
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L'une des conditions majeures du succès de ces rencontreshumaines, c'est que chacun sache à la foisreconnaître et comprendre l'autre dans sa spécificitéfondamentale et, en même temps, sache discerner enl'autre ce qui est en train de naître, ce qui change, cequi est nouveau.Il serait contraire aux principes fondamentaux dumarxisme d'aborder ce problème en parlant des « chrétiens»
en général ou de « la religion » en général, cars'il est vrai, comme les marxistes le pensent, que c'estl'existence qui détermine la conscience et non l'inverse,l'on ne saurait parler de « la religion » comme d'une sorted'idée platonicienne immuable en tous temps et entous lieux, ni des chrétiens comme d'une masse homogènepartageant quels que soient leur classe sociale,leur pays ou leur époque, une conception du mondeet de Dieu rigoureusement identique.>> LIRE LA SUITE >>