La dernière joie, de Knut Hamsun

Publié le 02 août 2016 par Christophefaurie
Ce livre m'a fait penser à Céline. D'abord par une inconcevable facilité d'écriture. Mais aussi un style faussement simple et familier. Et aussi cette haine de la société telle qu'elle est devenue, de la "peste". En particulier de l'influence des "Anglo-saxons" qu'il abhorre. Comme Céline, il croit que le renouveau de son pays viendra d'Allemagne. (Mais son amour de l'Allemagne est bien plus ancien que celui de Céline. Il remonte à l'avant première guerre mondiale.) Et, comme lui, il adorera Hitler et les Nazis. Et il sera un embarras pour son pays.
Le talent c'est faire une histoire de riens. Celle-ci commence dans une hutte, dans la neige. Puis se poursuit dans une station de vacances. Puis un passage en ville, puis un séjour dans une ferme. Sans le dire, tout en le disant, un vieil homme s'attache à une jeune femme. Et repart seul. Mais, comme chez Céline, ce n'est que fausse faiblesse. Car ce qui domine l’œuvre, comme chez Céline, c'est la formidable énergie que donne la méchanceté et la conscience d'un talent exceptionnel. Voilà certainement pourquoi le talent nuit au discernement.