Un moment d'egarement - 7/10

Par Aelezig

Un film de Jean-François Richet (2015 - France) avec François Cluzet, Vincent Cassel, Lola Le Lann, Alice Isaaz

Ne pas se fier aux critiques...

L'histoire : Antoine (séparé, en instance de rabibochage) et son meilleur ami, Laurent, divorcé, partent en vacances en Corse, accompagnés chacun de leur fille, 17 et 18 ans. La différence de génération se fait sentir et les deux père ont bien du mal à retenir leurs filles, qui veulent sans cesse s'échapper pour aller en boîte jusqu'à pas d'heure. Et puis Louna, la plus jeune, tombe amoureuse : de l'ami de son père. Et commence à lui faire la danse des sept voiles...

Mon avis : Si je m'étais fiée aux critiques, désastreuses, je n'aurais jamais vu ce film. Mais comme j'ai remarqué, depuis longtemps que mes goûts vont souvent à l'inverse de celles-ci, j'ai tenté... et ce fut en effet une bonne surprise. Pas le film du siècle, bien sûr, mais une comédie divertissante, sympathique, plutôt drôle et bien interprétée. Surtout par Cassel. Car on pourra reprocher à Cluzet un surjeu mode Les petits mouchoirs, les fouines étant ici remplacées par les sangliers. Ceci étant, il reste excellent, et m'a fait beaucoup rire, je dois l'avouer.

Les jeunes actrices (nous en avons une floppée en ce moment, qui font leurs premiers pas, c'est fort intéressant et prometteur). Je confonds encore Alice Isaaz et Lou De Laâge... mais ça va venir. Cette dernière ressemble à Isild Le Besco, alors qu'Alice est plutôt Emmanuelle Béart dans ses jeunes années. Ben oui... moi mes procédés mnémotechniques fonctionnent par "images".

Le film est un remake de celui de Claude Berri (1977) qui, je me souviens, à l'époque, m'avait amusée, mais sans plus. Faut rien exagérer. Je trouve agaçant le comparatif, qui voudrait nous faire croire que le Berri était un chef d'oeuvre d'invention, et celui une très pâle copie... D'ailleurs le titre est mieux justifié ici, car le couple ne faute qu'une fois, et le personnage interprété par Cassel passe le reste du temps à repousser la demoiselle. C'est peut-être moins dérangeant, certes, la "morale" est respectée... mais vu le "tout sexuel" que les jeunes d'aujourd'hui ont tendance à vivre, parfois très tôt (porno, sextos...), j'estime pas trop bête de leur rappeler qu'une histoire d'amour (et on insiste bien là-dessus, Louna est vraiment amoureuse) entre une fille de 17 ans et un homme de 45 est vouée à l'échec dans 99,99 % des cas. Il aurait d'ailleurs peut-être été bien vu d'expliquer pourquoi : pas vraiment une question de morale (la différence d'âge ne me choque pas), mais plutôt un décalage total entre les goûts et aspirations de chacun. C'est néanmoins le message que tente de faire passer le réalisateur, sans moraliser l'affaire outre mesure.

Les critiques sont moins mauvaises que je ne croyais, encore une fois, il s'agit de moyennes et on s'aperçoit que la note descend à cause d'avis incendiaires et sans appel comme celui de Chronic'Art : "Un film à la nullité relativement embarrassante, dont l’imaginaire morne, les dialogues en toc et l’érotisme flagada finissent par donner l’impression d’assister à une sorte de crossover entre Lolita et Le Coeur des Hommes, réalisé par Guillaume Canet" C'est quand même extrêmement méchant ; on dirait un règlement de compte plutôt qu'un avis objectif. Car Lolita (duquel parle-t-il ?) est un bon film, Guillaume Canet a son public (j'en fais partie) et le premier Coeur des hommes était très drôle.