La poésie est, pour Frédéric Ganga, une manière de dire, une manière de sentir, une manière d'être au monde. C'est le jardin où, avec soin, amour et patience, il cultive les mots afin d'offrir aux lecteurs les meilleurs de ses produits de l'esprit. Depuis 1991, ce sont plus de 12 recueils de poésie que Frédéric Ganga a publiés. Parmi eux, on peut citer Femme, Amour, Alchimie ; Espoir, terrestre amour ; Ce si vieux cri d'amour ; Le sable a fui ; Il faut vivre ...
(Frédéric Ganga tenant le recueil "Dans mes éléments")
Ces titres disent assez les préoccupations du poète, irrémédiablement attaché à la vie, à l'amour, à la fraternité. En picorant de-ci de-là dans ses recueils, on peut observer trois lignes de force se démarquer : le monde comme il va ; l'affection pour La Ciotat, la ville où réside le poète ; et la place que la poésie occupe dans sa vie. Ces thématiques apparaissent clairement dans le recueil Dans mes éléments, en particulier la troisième : la poésie, qui se distingue comme étant la boussole de l'auteur. Les réflexions autour de la poésie fleurissent dans ce recueil. Frédéric Ganga s'y trouve véritablement ''dans son élément''. En effet, ce n'est pas par calcul que Frédéric Ganga est devenu poète, c'est parce qu'elle l'épanouit, parce qu'il se sent élu par la poésie :
Frédéric Ganga, poète pour la vie, mais la poésie n'est pas le plus facile des genres. Elle demande du travail, contrairement à ce qu'on pourrait penser. L'auteur déclare même :
Cependant ce travail n'est pas toujours reconnu ou récompensé. L'on comprendra que ce n'est pas non plus parce qu'il y gagne beaucoup, parce que la poésie fait de lui un homme riche que Frédéric Ganga est devenu poète. L'on sait que la poésie est le parent pauvre de la littérature, et qu'il est n'est pas aisé de se faire éditer dans ce genre, il n'est pas simple d'écouler ses œuvres. L'importance accordée à la poésie s'est amenuisée au fil des siècles. Imagine-t-on pourtant la vie sans les couleurs que lui apporte la poésie ? Il faut donc œuvrer pour que cette catégorie d'auteurs ne se retrouve pas en voie de disparition. L'auteur n'hésite pas à plaider pour que le public mette ses " sous " à contribution, pour aider les poètes à vivre de leur plume et prolonger ainsi leur existence en tant que poètes. Cette plaidoirie, on la découvre dans le poème " Mets les sous " :
Si les pérégrinations poétiques ont particulièrement retenu notre intérêt, ce n'est pas le seul sujet du recueil, comme nous l'avons dit plus haut. Le poète se montre aussi citoyen du monde, un citoyen affecté par tout ce que l'homme fait et qui dégrade notre planète, notre société. Dès le début du recueil, l'auteur déplore le fait que :
L'humain est un imposteurLe monde est marqué par une fracture sociale qui ne cesse de se creuser d'une manière prodigieuse : d'un côté une extrême pauvreté, de l'autre une richesse insolente et égoïste. Si tout le monde avait juste ce qu'il lui fallait pour vivre aisément, ou plutôt correctement, ne serait-ce pas l'idéal ? La misère et la richesse, voilà ce qui gâte la vie de l'homme :
Je vous souhaite la juste liesse. " (Extrait du poème " 2012 ", page 62)
Pour terminer, un poème qui nous montre dans quelle direction navigue le poète, le lecteur est invité à faire comme lui :
On l'aura compris, le dernier mot revient toujours à la poésie, au poème. C'est ce que l'auteur aperçoit, au-delà du bien et du mal, au-delà du clivage homme/femme, au-delà de sa propre vie :
Lorsque j'ai fait la connaissance de Frédéric Ganga, j'étais étudiante, membre du club Autopsie, dirigé par feu Léopold Pindy Mamonsono, animateur culturel, animateur télé, président des écrivains congolais. En 1996, ce dernier avait organisé à Brazzaville une rencontre culturelle au cours de laquelle les membres du club Autopsie avaient interprété certains des poèmes de Frédéric Ganga, qui venait de publier un recueil et qui était venu de France pour en faire la promotion.
(Sur la table d'honneur : Frédéric Ganga à gauche, Léopold Pindy Mamonsono à droite ; et Liss au micro, déclamant un poème de l'auteur)
Nous avions eu le privilège de poursuivre l'échange avec le poète au domicile du doyen Pindy Mamonsono. J'ai retrouvé Frédéric Ganga grâce aux réseaux sociaux. Il est demeuré le même : le poème toujours dans la main, qu'il vous offre, en guise de salutation.
(Liss et Frédéric Ganga, en 1996)
Frédéric Ganga est poète, animateur et écrivain public. Il anime notamment les " Ateliers Troubadour ".