Lu La démocratie, d’une crise à l’autre par Marcel Gauchet, dont Alain de Benoist fait une rapide critique dans le dernier numéro d’Eléments
Gauchet estime que la démocratie, après avoir traversé au début du XXième siècle une première crise de croissance, marquée par les expériences totalitaires, en traverse aujourd’hui une seconde causée, non par l’impotence du régime parlementaire ou les antagonismes de classe, mais par la relance du processus d’individualisation, la consécration des « droits de l’homme » et la priorité donnée, sous l’influence du libéralisme, à la société civile sur le gouvernement proprement politique. La démocratie change du même coup de nature, cessant d’exprimer la puissance collective et la souveraineté du peuple pour ne plus renvoyer qu’aux libertés personnelles au sein d’une société de marché.
Benoist évoque également L’hiver de la démocratie ou le nouveau régime, de Guy Hermet qui estime lui aussi que la démocratie, parvenue aujourd’hui dans sa phase hivernale a perdu de sa substance et que se met en place un nouveau régime associant, d’un coté, un populisme de façade ou la société civile a remplacé le peuple, et de l’autre, une gouvernance omniprésente définie comme « une méthode de gestion des affaires publiques dont la nature opaque et élitiste obéit à un principe antipolitique qui commande de ne pas convier le peuple, réputé ignorant et versatile, à manifester son point de vue sur ces affaires ».
Une bonne illustration de ce mépris du souverain avec le blog de l’apparatchik Jouyet, ci-devant commissaire politique aux Affaires Européennes…(http://www.jpjouyet.eu/)
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Entretien particulièrement intéressant, dans la même revue, avec Xavier Raufer, criminologue, sur la violence contemporaine. « Nulle bande criminelle n’est jamais mono criminelle. Formée dans un but précis, disons le deal de haschisch, elle évolue ensuite selon une simple logique opportuniste risque profit. Le hash ne paie plus ? La start-up criminelle se lance dans d’autres activités –il n’y a ici que l’embarras du choix. »
Nouvelle illustration ici avec cette affaire atroce et sordide de trafic d’organes au Kosovo dénoncé par Carla Del Ponte, organisé par des Albanais (les victimes) sur des prisonniers Serbes (les oppresseurs), avec la complicité du terroriste de l’UCK Thaçi, aujourd’hui premier ministre de cette ex-province Serbe aujourd’hui indépendante et dont Richard Millet disait il y peu qu’elle ne saurait être viable que dans une dimension maffieuse.
Un homme intéressant ce Rauffer. A suivre.