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L'édito de la semaine: Une occasion à saisir

Publié le 31 juillet 2016 par Podcastjournal @Podcast_Journal
Rédacteurs et stagiaires: cliquez sur cette barre pour vous connecter en back-office de la rédaction! Le gouvernement français, lui, a choisi d’en profiter en remettant une couche d’état d’urgence, profitant ainsi de la situation. Les médias, eux, semblent vouloir en profiter pour faire un état des lieux sur certaines pratiques de leur métier. Qu’on aime ou pas les journalistes, il faut, nous l’avons déjà souligné, leur reconnaître une certaine capacité à tenter au minimum de se remettre en question dans leurs pratiques professionnelles - c'est vrai qu'il y a du travail, confère le tweet d'un confrère de Libération après l'égorgement du prêtre...
C’est ainsi, qu’après cette suite sans fin d’horreurs, certains ont émis l’idée de ne plus faire la promotion des terroristes. Cela sous-entend-il qu'il l'a faisait avant? Il est vrai que lorsque l'on a vu la Une de Libération, encore lui, avec la tête de l'assassin du 14 juillet 2016, on aurait pu se poser la question. Juste un visage, une identité et le nombre de ses victimes, comme un glorieux état de service. Vous savez comme ces aviateurs américains qui traçaient un trait sur la carlingue de leurs avions à chaque fois qu'ils arrivaient à descendre un "Jap". En fait, ce que certains médias proposent c'est d'être plus sobre, d'éviter de faire dans le sensationnel. Quelle idée originale! De la décence... et on n'y avait pas pensé plus tôt... Trêve de plaisanterie, le débat n'est pas là. Ce qui me semble surtout important dans ces discussions, ces remises en cause, c'est le rappel de la place de tout un chacun. Les médias ne sont pas des réseaux sociaux et ne doivent pas l'être. Cela ne sert à rien de faire un complexe sur la capacité de ces derniers à poster un scoop. Les médias ne seront jamais plus rapides qu'eux. Arrêtons ces comparaisons inutiles, nous n'avons pas la même démarche. Tout simplement, les réseaux sociaux ne sont pas une profession cadrée, il s'agit d'un espace de libres paroles. Dans la démarche d'une personne qui poste une information sur un réseau social, il n'y a pas forcément d'éthique - c'est possible mais pas toujours - et encore moins de déontologie qui, rappelons-le, est liée à la pratique d'une profession, quelle qu'elle soit. Dans cette époque de transition que nous vivons, les médias doivent avoir le courage de marquer leur différence, au prix - c'est certain - de sacrifices financiers qu'ils estiment impossibles à réaliser. C'est normal, ils sont pratiquement tous aux mains de financiers qui n'ont investi dedans que pour se faire de l'argent. Nous ne pouvons pas le leur reprocher, leur métier est justement de faire de l'argent. Ce que nous pouvons par contre leur reprocher c'est d'avoir investi dans un produit qui ne peut être pris en charge par des hommes et des femmes obsédés par l'argent. Il en est ainsi de l'information, de l'éducation ou encore de la santé et la liste n'est pas exhaustive. Notre erreur à nous, c'est de les avoir laissés faire. C'est ainsi. La mutation sociétale et technologique que nous vivons doit être vécue comme une chance de permettre aux médias de revenir à leurs fondamentaux, si tant est qu'ils les aient respectés un jour. Une autre presse est en train de se mettre en place face aux médias classiques et traditionnels, qui prend plus le temps de la réflexion, de l'analyse, de la critique et de la remise en cause, encore et toujours de ce qui est parfois annoncé comme un fait établi. N'ayons pas peur de saisir cette chance et ne nous trompons pas de chemin.


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