La cannelle est à nouveau évoquée pour booster l’apprentissage et la plasticité du cerveau par cette équipe de pharmacologues américains, qui en apportent ici la preuve chez l’animal. Des travaux présentés dans la revue Neuroimmune Pharmacology qui incitent à démarrer des essais cliniques chez l’Homme.
Des nanocapsules d’huile de menthe et de » cannelle « , efficaces, contre 4 types de bactéries dont un résistant aux antibiotiques, et donc prometteuses dans le soin des plaies infectées,
de l’aldéhyde cinnamique, le composé de la canelle qui lui donne sa saveur pour inhiber les agents cancérigènes du cancer colorectal,
ou toujours le cinnamaldéhyde et l’épicatéchine de la cannelle pour retarder l’apparition de maladie d’Alzheimer, la cannelle fait d’ores et déjà partie des produits naturels aux multiples bénéfices pour la santé.
Cette nouvelle étude confirme un rôle de booster dans la mémoire et l’apprentissage, ici chez la souris.
Les chercheurs de l’Université Rush et du Veterans Affairs Medical Center de Chicago montrent ici qu’une supplémentation en cannelle chez la souris entraîne une augmentation significative de sa capacité d’apprentissage. Ces souris "supplémentées" vont mettre ainsi 90 secondes de moins pour retrouver leur chemin dans le test du labyrinthe. Cette fois-ci, c’est le benzoate de sodium, un composé issu du métabolisme de la cannelle et précisément du cinnamaldéhyde, qui est évoqué. Un composé chimique en fait assez familier, remarquent les auteurs, car trouvé dans de nombreux aliments transformés. Sous forme synthétique, c’est aussi un excellent agent de conservation.
Le benzoate de sodium, un composé actif stimulateur de plasticité hippocampique : selon les auteurs, en quantité raisonnable et généralement consommée, le benzoate de sodium est parfaitement sûr et est facilement excrété dans l’urine, parce que soluble dans l’eau. La cannelle permettrait d’apporter finalement le benzoate de sodium sous une forme à libération prolongée (et naturelle !). Le composé semble en effet ici, sous cette forme, agir sur l’hippocampe, le centre principal de la mémoire. En effet, en analysant les cerveaux des souris, les chercheurs identifient des différences de niveaux dans 2 protéines (GABRA5 et CREB) du cerveau. Un écart bien associé à la supplémentation en cannelle. La structure des cellules du cerveau semble également améliorée, et les dendrites, les prolongements en forme d’arbre des neurones prolongées.
Des propriétés antioxydantes et anti-inflammatoires peu documentées : la cannelle, comme de nombreuses épices a ces propriétés antioxydantes et anti-inflammatoires précieuses pour la santé et pourtant son usage reste mal documenté, avec une insuffisance flagrante de preuves cliniques, écrivent les auteurs. La plupart des essais cliniques ont mis l’accent sur son effet possible sur la glycémie chez les patients diabétiques. Mais peu de recherches cliniques ont porté sur ses effets stimulants pour le cerveau.
Ici, les auteurs suggèrent un potentiel, non seulement pour l’amélioration de la mémoire mais pour contrer la progression de la déficience cognitive légère ou ralentir le déclin cognitif dans la maladie d’Alzheimer ou réduire les troubles neurologiques dans la maladie de Parkinson.
Source: Neuroimmune Pharmacology 24 June 2016 DOI: 10.1007/s11481-016-9693-6 Cinnamon Converts Poor Learning Mice to Good Learners: Implications for Memory Improvement (Visuel@Jerry Daliege)
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